12 000 filles vivant en Belgique risquent l’excision dans leur pays d’origine cet été
Si aujourd’hui la thématique des mutilations génitales est de plus en plus abordée dans les médias, participant à la fin de ce tabou, de nombreuses femmes et filles dans le monde restent encore menacées. En Belgique, elles seraient 12 000 à risquer l’excision pendant ces vacances.
200 000 millions, c’est le nombre de femmes dans le monde qui selon l’unicef ont subi une forme de mutilation génitale. Ces dernières vivent dans 30 pays différents d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient. Le terme de mutilation génitale désigne soit la clitoridermie soit l’ablation du clitoris, l’excision qui consiste en une ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres ou encore d’ infibulation, un rétrécissement de l’ouverture vaginale par l’ablation des petites ou grands lèvres et l’accolement de ces dernières souvent par couture comme le rappelle l’Organisation Mondiale de la santé. Mais en Belgique aussi, des femmes ont vécu ces violences. FIn 2020, le GAMS, le groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles féminines estimait que 23 000 femmes vivant en Belgique étaient excisées. Aujourd’hui, elles seraient 12 000 filles à risquer d’être excisées en rentrant dans leur pays d’origine pour les vacances d’été.
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Une campagne de prévention pour lutter contre les non-dits
Si cette pratique est pourtant interdite par la loi belge et par plusieurs conventions internationales, elle continue d’exister dans de nombreux pays. « Les filles qui ne sont pas excisées sont encore souvent exclues de la société », explique Katrien de Koster, coordinatrice de la campagne du GAMS auprès de VRT News. C’est pourquoi il y a un risque lors d’un séjour dans leur pays d’origine pour ces jeunes filles. En particulier, car les mutilations génitales sont encore entourées de silence.
Les mutilations génitales continuent parce qu’elles représentent un tabou.
Affirme Halimata Fofana, marraine de la campagne du GAMS. Le but de cette campagne de prévention est de sensibiliser le plus grand nombre, mais également de mettre des mots sur ces pratiques. Un clip vidéo a été réalisé et le GAMS a également demandé que des cours sur le sujet des mutilations génitales féminines soient intégrés à tous les programmes d’études concernées par cette thématique.
L’association milite aussi pour qu’un dispositif soit mis en place dans les écoles afin de détecter de façon plus rapide les violences sexuelles, dont les mutilations génitales. Fabienne Richard, membre du GAMS spécialisée en médecine :
Le problème est que tous les professionnels ne sont pas formés et ne savent pas comment aborder le problème en consultation. Ainsi, des jeunes filles sont excisées pendant l’été, et cela n’est pas détecté. Quelques années plus tard, c’est alors la petite sœur qui subira une mutilation.
Selon le GAMS, la clé reste d’en parler, de briser le silence afin que le plus de jeunes filles possibles soient informées, sensibilisées et puissent également se reconstruire après en avoir été victimes.
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