““3 ans pour sauver la planète””: que veut dire le rapport du GIEC?
Des préconisations du dernier rapport du GIEC, une fait grand bruit depuis sa diffusion lundi: il nous resterait “trois ans pour sauver la planète”. Un décompte glaçant, qui pose certaines questions malgré la manière directe dont il est formulé.
Trois ans... Et puis quoi? La planète terre prendra soudain des allures de décor de film dystopique? L’air deviendra irrespirable? L’humanité mourra? Ces scénarios qui semblent tout droit sortis d’une production catastrophe d’Hollywood ne sont pas ceux avancés par le GIEC. Lequel, on le rappelle, est l’abbréviation du “Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat”, un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies. Et constitué des scientifiques les plus brillants des pays en question. Pas question, donc, de faire des prédictions sur la comète, ou plutôt sur la terre, mais vous nous comprenez. Et si les médias se sont jetés sur les fameux “trois ans avant qu’il ne soit trop tard”, le rapport des experts, bien que terrifiant, est toutefois bien plus nuancé.
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Avant qu’il ne soit trop tard
Concrètement, et malgré une série d’efforts mis en place à l’échelle internationale, la situation a empiré depuis le dernier rapport du GIEC, déjà extrêmement alarmant. Ainsi, pour espérer garder une planète “vivable”, l’humanité doit parvenir à inverser sa courbe d’émission de gaz à effet de serre d’ici à 2025, dans trois ans, donc. Un revirement de situation qui permettrait que la hausse de la température globale ne dépasse pas les deux degrés, l’objectif initial de l’Accord de Paris, 1.5° maximum d’augmentation, ayant été jugé “hors de portée” par les experts.
En effet, pour y parvenir, il s’agirait selon les experts du GIEC de mettre des efforts drastiques en place: la consommation d’énergies fossiles devrait ainsi diminuer de 70% (!) d’ici à 2050, tandis que l’utilisation du charbon, elle, serait purement et simplement bannie. Des objectifs qui prennent un sens nouveau à l’heure du conflit en Ukraine, le bras de fer international avec la Russie ayant permis d’exposer à quel point nos pays étaient dépendants des énergies fossiles.
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Mais si on n’atteint pas l’objectif dans le temps imparti, que va-t-il se passer une fois le délai de trois ans écoulé? D’après les experts du GIEC, si on ne renforce pas les mesures actuelles, la planète se dirige vers une augmentation de la température de 3.2° d’ici à 2100, et ce alors même que chaque augmentation d’un dixième de degré apporte avec elle de nouvelles catastrophes climatiques, et que la moitié de l’humanité est déjà extrêmement vulnérable à ces dernières, entre sècheresses meurtrières et autres incendies de grande ampleur.
“Trois ans”, et après?
Ainsi que l’a souligné le journaliste engagé Hugo Clément sur son compte Instagram, “« il reste trois ans », cela ne veut pas dire que le monde s’arrêtera de tourner dans trois ans”.
Mais bien que si, passé ce délai, nous n’avons pas réussi à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, les conséquences du changement climatique seront telles les que nous ne pourrons pas garantir un monde vivable aux générations futures. Le combat ne s’arrêtera pas, car il s’agira alors de préparer nos sociétés à une planète plus hostile”.
Et de partager à ses plus de 1.1 millions de followers une série de changements qui peuvent être mis en place à l’échelle individuelle pour espérer inverser cette dangereuse tendance.
- Réduire drastiquement notre consommation de viande et de poisson;
- Se passer autant que possible des moyens de transports polluants;
- Acheter uniquement ce dont nous avons vraiment besoin et privilégier des produits fabriqués au plus proche de chez nous;
- Adhérer massivement aux associations de défense de l’environnement et des animaux, en faisant des dons et en participant à leurs actions;
- Refuser de voter pour des candidats qui ne proposent pas des mesures ambitieuses pour le climat et la biodiversité;
- ...
Et le patron du GIEC Hoesung Lee de rappeler pour sa part que “nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd’hui peuvent assurer un avenir vivable”. Le décompte est lancé.
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