La bienséance voudrait qu’on évite de poser certaines questions à une femme, notamment son âge, la taille de ses vêtements, et surtout ses finances. Mais aujourd’hui, sept lectrices franchissent le pas et nous révèlent combien elles ont épargné.
L’épargne est-elle dépassée ? Certain·e·s considèrent qu’un matelas financier est indispensable, tandis que d’autres estiment que les économies ne sont pas un gage de bonheur. Sept lectrices partagent le montant de leur compte épargne.
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Renka (32 ans), consultante en matière de paie dans une entreprise
« Mon compte épargne affiche 15 800 €, mais je dois admettre que je ne mets pas assez de côté. Je me fais plaisir et j’achète ce que je veux, ce qui explique pourquoi mes économies ne sont pas plus élevées. J’épargne 350 € par mois, mais avec mes revenus, je pourrais facilement mettre plus de côté, surtout que j’ai un emploi complémentaire en plus de mon travail principal. Comme je n’ai ni conjoint ni enfant, je profite du temps que j’ai pour gagner un peu plus sans impôts supplémentaires.
Je suis actuellement entre deux flexi-jobs, mais je vais bientôt commencer dans la cantine de mon club de sport, à 12,50 € de l’heure. Je pense que cela devrait m’apporter au moins 250 € par mois. En ajoutant la contribution de mes parents, je gagne environ 3 230 € par mois. Épargner 350 € n’est donc pas énorme, mais je rembourse aussi un appartement. Je préfère dépenser dans mes activités et investir en moi-même plutôt que de laisser dormir mon argent à la banque. Mon objectif est simplement d’avoir suffisamment pour me payer une nouvelle voiture si besoin. »
Bianca (27 ans), étudiante et infirmière
« J’ai actuellement 5 759,04 € sur mon compte épargne. J’essaie de mettre de côté ce que je gagne grâce à mon emploi complémentaire, mais ce n’est pas toujours facile, surtout quand il y a des dépenses imprévues. Par exemple, mon lave-vaisselle est tombé en panne et j’ai dû le remplacer, ce qui m’a coûté 636 €. Maintenant, c’est le micro-ondes qui ne fonctionne plus. En plus, j’ai adopté un chat en mai, et il a eu besoin d’opérations coûteuses tous les mois à cause de sa santé. Cela représente un gros budget, mais c’est un sacrifice que je suis prête à faire. J’espère pouvoir épargner 500 € par mois à l’avenir, ce qui devrait être possible si je fais attention à mes dépenses. »
Marie (22 ans), en situation de handicap et bénéficiaire d’une aide financière
« Mon conjoint et moi avons 7 000 € en épargne et 9 000 € en placements. Nous trouvons tous les deux qu’il est essentiel d’avoir une réserve financière. Si jamais on se retrouvait sans revenus du jour au lendemain, on pourrait au moins régler les factures les plus importantes sans nous mettre dans une situation difficile. Cela nous est déjà arrivé deux fois, lorsque mon mari a dû arrêter de travailler pendant un certain temps. On sait donc à quel point il est important d’avoir des économies.
Parfois, je me sens coupable d’être à la maison pendant que mon mari est le seul à travailler. Si je pouvais aussi contribuer, on pourrait économiser davantage. Quand il rentre épuisé du travail, j’ai parfois l’impression d’être inutile. Mais j’essaie de me rappeler que je fais de mon mieux avec mes limitations. Je gère la maison, mais sans tâches fixes, car mon niveau d’énergie varie beaucoup. Sinon, je me sentirais encore plus coupable si je n’arrivais pas à tout faire. »
Sabine (33 ans), consultante indépendante dans l’industrie alimentaire
« J’ai actuellement 10 000 € sur mon compte épargne. Je mets 250 € de côté chaque mois via un compte-titres, et 85 € dans un plan d’épargne-retraite. D’un côté, épargner est important pour moi, car je veux avoir de quoi parer aux imprévus. Mais d’un autre côté, mon partenaire et moi avons décidé de ne pas avoir d’enfants, donc il n’est pas nécessaire de trop épargner. Nous voyageons environ trois fois par an, et c’est une dépense sur laquelle je refuse de faire des économies, car pour moi, voyager est une véritable source d’enrichissement. C’est plus important pour moi que le montant sur mon compte en banque.
Ceci dit, il est indispensable d’avoir des économies, ne serait-ce que pour remplacer un appareil ménager qui tomberait en panne sans stress. Depuis que je suis indépendante, j’ai aussi pu épargner davantage, car des dépenses comme mon téléphone et mes pleins d’essence sont déductibles en tant que frais professionnels. Ça, c’est un vrai plus ! »
Tamara (33 ans), déléguée médicale
« En théorie, je devrais pouvoir épargner chaque mois, mais je ne suis malheureusement pas très économe. En plus, j’ai eu des dépenses imprévues. Avant même d’emménager dans mon appartement, mon chauffe-eau est tombé en panne, ce qui m’a coûté 8 000 €. L’électricité doit aussi être mise aux normes, et cela coûtera environ 2 000 €. Comme si ça ne suffisait pas, j’ai appris récemment que l’ascenseur doit être remplacé et que chaque résident doit y contribuer, ce qui est particulièrement agaçant puisque je vis au rez-de-chaussée. Ce sont les inconvénients de vivre en copropriété. Je paie déjà 100 € par mois pour les frais communs, et tout cela a vraiment vidé mon compte épargne. Il ne reste plus que 920 € dessus.
J’ai encore 6 000 € en actions et 14 000 € en crypto-monnaie qui pourraient servir de secours, mais j’aimerais ne pas y toucher et attendre que leur valeur augmente. C’est la première fois de ma vie que je ressens un vrai stress financier. »
Ella (29 ans), assistante de direction
« J’ai un peu plus de 12 000 € sur mon compte épargne. Je trouve important d’avoir une réserve financière, mais l’épargne n’est vraiment pas mon objectif principal dans la vie. Je m’assure que toutes mes dépenses fixes soient payées, et avec le reste, je préfère en profiter.
Mes parents sont divorcés. Mon père gagne bien sa vie, mais ma mère avait des difficultés financières et devait compter chaque centime pour s’en sortir chaque mois. J’ai commencé à travailler à 16 ans pour l’aider, ce que j’ai fait avec plaisir, mais cela m’a aussi montré que je voulais une vie différente pour moi. L’argent va et vient. Je pense qu’il ne faut pas se concentrer uniquement sur ses finances, sinon on oublie de vivre, et on ne vit qu’une fois. »
Nikki (29 ans), bénéficiaire d’une allocation de maladie
« Mon mari et moi épargnions environ 2 000 € par mois. Nous sommes assez économes, nous partons en vacances à moindre coût et nous mangeons rarement au restaurant. Nous n’avons pas d’enfants non plus, ce qui nous a permis d’épargner une belle somme. Mais maintenant, nous devons refaire entièrement le jardin, ce qui va nous coûter environ 50 000 €.
D’ici peu, épargner sera aussi plus compliqué, car une fois que je serai en invalidité, je ne toucherai plus que 1 200 € par mois, ce qui fera une différence de 200 € par rapport à ce que je gagne actuellement.
L’épargne est importante, mais avec mes problèmes de santé, je réalise que je dois aussi apprendre à profiter plus de la vie. Si on passe son temps à tout épargner et qu’on meurt sans en avoir profité, a-t-on vraiment vécu ? »
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