L’actrice Adèle Haenel arrête le cinéma pour dénoncer le silence de l’industrie sur les violences sexuelles
Souvenez-vous en 2020, Adele Haenel avait quitté la salle en pleine cérémonie des César lors de la remise du prix à Roman Polanski, popularisant le slogan féministe « on se lève et on se casse ». Depuis, la jeune femme n’a plus joué dans aucun film, une décision sur laquelle elle s’est exprimée dans une lettre ouverte.
Après deux ans d’absence, Adèle Haenel a pris la parole pour raconter ce qui l’a décidée à s’éloigner du cinéma. Après avoir dénoncé les violences sexuelles qu’elle a subies de la part d’un réalisateur de ses 12 à ses 15 ans, l’actrice reprend publiquement la parole pour faire passer un message engagé et expliquer pourquoi elle a choisi de mettre un terme à sa carrière. Elle écrit dans une lettre publiée par « Télérama » :
J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et, plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est.
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Par cette déclaration, la comédienne souhaite dénoncer l’omerta qui règne encore autour des violences sexuelles dans le monde du cinéma, mais également le système capitaliste dans lequel il s’inscrit selon elle. Elle affirme :
Il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme. Mais elles et eux tous.tes ensemble pendant ce temps se donnent la main pour sauver la face des Depardieu, des Polanski, des Boutonnat. Ça les incommode, ça les dérange que les victimes fassent trop de bruit, ils préféreraient qu’on continue à disparaître et crever en silence.
Une référence à plusieurs acteurs et cinéastes qui font l’objet d’accusations d’agressions sexuelles, qui s’accompagne d’un véritable adieu au monde des caméras : « Je vous annule de mon monde. Je pars, je me mets en grève, je rejoins mes camarades pour qui la recherche du sens et de la dignité prime sur celle de l’argent et du pouvoir. » Si Adèle Haenel a donc officiellement tiré un trait sur sa carrière d’actrice qui s’est achevée avec le film « Portrait de la jeune fille en feu » en 2019, elle continuera tout de même de jouer, mais au théâtre en collaboration avec la chorégraphe Gisèle Vienne.
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