Affaire Depardieu: une cinquantaine d’artistes signent une tribune et dénoncent un ““lynchage””
Une cinquantaine de personnalités du monde de la culture ont signé une tribune pour défendre Gérard Depardieu et dénoncer le “lynchage” dont l’acteur est victime depuis qu’il est accusé de violences sexuelles, et plus encore depuis la diffusion d’un reportage à son sujet dans “Complément d’enquête”.
Après Julie Depardieu dans “Le Journal du dimanche” et Carole Bouquet dans l’émission “Quotidien”, sur TMC, pour défendre père et ex-compagnon, une cinquantaine d’autres personnalités du monde de la culture ont pris la parole afin de dénoncer le “lynchage” contre Gérard Depardieu, dans une tribune publiée lundi soir sur le site du Figaro.
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Parmi les défenseurs de l’acteur, citons notamment Benoît Poelvoorde, Bertrand Blier, Nathalie Baye, Carole Bouquet, Gérard Darmon, Nadine Trintignant, Pierre Richard, Charlotte Rampling, Carla Bruni, Arielle Dombasle ou encore Jacques Dutronc.
“Nous ne pouvons plus rester muets”
“Nous sommes artistes, écrivains et producteurs de cinéma. C’est à ce titre que nous nous exprimons ici. Nous ne souhaitons pas entrer dans la polémique, et laissons la justice faire son travail. Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l’amalgame le plus complet et au mépris d’une présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est.” Voici comment débute cette lettre ouverte.
“Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. (...) Pour cela, la France lui doit tant. Le cinéma et le théâtre ne peuvent se passer de sa personnalité unique… (...) Quoi qu’il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la justice ; que la justice. Exclusivement”, arguent les signataires.
Accusations, “Complément d’enquête” et conséquences
Gérard Depardieu est mis en examen pour viols depuis 2020, et est accusé par trois femmes de viols et d’agression sexuelle. Une quinzaine d’autres témoignent également de harcèlement sexuel et de comportements déplacés de la part de l’acteur. Le 7 décembre dernier, “Complément d’enquête”, sur France 2, avait diffusé un reportage concernant le “monstre du cinéma”, surnommé “l’ogre” dans le titre de l’émission, mettant à mal son image. On l’y voyait tenir des propos grossiers et faire des commentaires misogynes à propos de femmes et d’une fillette.
Depuis la diffusion du reportage, plusieurs institutions et médias ont décidé de boycotter Gérard Depardieu, et pas un jour ne s’écoule sans que l’on en parle. Le cas de l’acteur s’est réellement invité au cœur des débats.
“C’est jamais la haine qui les motive”
Plusieurs associations et militantes féministes ont partagé leur indignation après la parution de la tribune. Sur X, notamment, mais aussi à l’antenne de BFMTV, où la présidente de #MeTooMedis, Emmanuelle Dancourt, s’est exprimée: “Moi, ça m’attriste, parce que je suis atterrée. J’ai l’impression qu’il y a une incompréhension quand j’entends parler de torrent de haine qui se déverse sur Depardieu, c’est tellement pas ça. (...) C’est jamais la haine qui motive [les accusatrices]. Il n’y a jamais de revanche, il n’y a jamais de vengeance.”
“Pour tous les signataires de la tribune, ce qui est très dur à entendre, et je le comprends, cette personne qu’on aime, cette personne a fait ça. Les gens qui font ça, ce sont nos amis, nos pères, nos maris, nos voisins, nos collègues, des gens qu’on connaît”, a-t-elle encore ajouté.
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