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Affaire Rubiales
© Jaime Lopez/Jam Media/Getty Images

AFFAIRE RUBIALES: la déposition de Jennifer Hermoso a été rendue publique

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Après avoir été embrassée par le président de la Fédération de football espagnole, lors de la finale de la Coupe du monde féminine, la joueuse Jennifer Hermoso avait porté plainte. Sa déposition vient d’être rendue publique.

L’affaire du baiser forcé avait secoué le monde du football espagnol et le public mondial. Si Luis Rubiales a toujours prétendu que le baiser était consenti et qu’il ne démissionnerait pas de son poste, il a finalement quitté son poste après des excuses publiques de la fédération. Désormais, c’est à la justice de trancher, puisque Jennifer Hermoso avait fini par porter plainte contre Luis Rubiales, le 6 septembre dernier. 

Lire aussi : AFFAIRE RUBIALES: la Fédération espagnole de football a encore du mal avec la notion de consentement

Sa déposition vient d’être rendue publique par le média espagnol Cuatro. La joueuse y explique sa surprise et sa sidération lors de ce geste: « À la cérémonie de remise des médailles, il m’a donné la mienne. Je salue la reine, j’embrasse sa fille et la personne suivante était Rubiales. Je le serre dans mes bras et la première chose que je me dis, c’est: ‘Dans quoi nous nous sommes embarqués’. Il me saute dessus et je reste ferme. Il m’a dit: ‘Nous avons gagné cette Coupe du monde grâce à vous.’ » Elle explique par la suite ne se souvenir que de « ses mains sur sa tête » et de « son baiser sur la bouche ». Avant de poursuivre :

Comment pouvais-je m’attendre à cela, lors d’une finale de Coupe du monde ? À aucun moment je ne pouvais m’attendre à ce que cela se produise.

Elle affirme : « À ce moment-là, j’ai été choquée par cette célébration. Un fait historique qui nous a beaucoup coûté. Oui, juste à cause de l’adrénaline, je l’ai serré dans mes bras, c’était une personne digne de confiance et personne ne s’attendait à cela, aussi spontané le geste soit-il. Là, je n’ai pas eu le temps de réagir. Cela a duré quelques secondes et, instantanément, je suis descendue de scène avec mes coéquipières. La première chose que j’ai dite à Alexia (Putellas) et à Irène (Paredes), c’est: ‘Hé, Rubiales vient de m’embrasser sur la bouche.’ Alexia m’a dit: ‘Qu’est-ce que tu dis?’ Et j’ai dit: ‘Oui, oui. Très fort’. »

Face aux critiques de celles et ceux qui ont longtemps argué que la jeune femme souriait juste après ce geste avec la coupe dans les mains, et qu’elle n’aurait pas eu ce sourire si le geste n’était pas consenti, elle explique : « Non, je ne me suis pas sentie respectée ni en tant que joueuse ni en tant que personne. (…) Mon sentiment, à ce moment-là, était que je ne pouvais pas détourner l’attention de l’événement qui s’était produit parce qu’il était historique. Nous avons pu profiter de quelque chose qui nous avait coûté si cher à réaliser. »

Victime de pressions suite à la polémique

La joueuse a également révélé avoir subi des pressions de l’équipe du président de la fédération pour parler publiquement en sa faveur. Elle raconte :

Je lui dis que ce n’était pas bien. Je lui ai dit qu’il allait tomber, car il l’avait fait devant tout le monde. Il a essayé de m’expliquer son point de vue, je lui ai dit qu’il n’avait rien à m’expliquer.

Des pressions dont ont été témoins d’autres joueuses. Irene Paredes, Misa Rodriguez et Alexia Putellas ont confirmé officiellement les faits devant un juge.

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