Affaire Weinstein: le producteur évite la prison grâce à un accord de 25 millions de dollars... qu’il ne payera pas lui-même
L’expression dit qu’on ne prête qu’aux riches, et parfois même, visiblement, cet argent leur permet d’éviter de passer par la case prison: Harvey Weinstein vient en effet de conclure un accord mettant fin à pratiquement toutes les poursuites contre lui, moyennant un versement de 25 millions de dollars. Une somme qu’il ne déboursera pas lui-même mais qui sera payée par l’assurance de son studio de production.
L’affaire a fait scandale en 2017, donnant naissance au mouvement #MeToo dans la foulée et levant le voile sur le harcèlement sexuel et les abus de pouvoir gangrénant la plupart des milieux professionnels. Le 5 octobre 2017, une enquête rédigée pour le “New York Times” par Jodi Kantor et Megan Twohey révèle des faits de harcèlement sexuel et de viol imputés par de nombreuses accusatrices à Harvey Weinstein, alors un des producteurs les plus importants d’Hollywood. Depuis, ce ne sont pas moins de 80 femmes, dont des actrices telles qu’Angelina Jolie, Rose McGowan (Charmed) ou encore Gwyneth Paltrow, qui ont pris la parole pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles auraient été victimes. Des agressions qu’Harvey Weinstein nie, affirmant que toutes ces rencontres étaient “consensuelles”. Reste que face à l’ampleur de l’action en justice contre lui, même s’il maintient son innocence, il a toutefois choisi de conclure un accord provisoire avec une trentaine de ses accusatrices.
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Si l’accord provisoire n’a pas encore été approuvé par la justice, il prévoir en substance que le camp Weinstein verse 25 millions de dollars aux actrices et ex-collaboratrices qui l’accusent d’agressions sexuelles. Si la justice approuve les termes de l’accord, le producteur déchu ne sera pas tenu d’admettre avoir commis des actes répréhensibles... Et ne devra pas non plus s’acquitter du montant lui-même, puisque ce sont les compagnies d’assurance de Miramax, son studio de production aujourd’hui en faillite, qui payeront les 25 millions de dollars. Une solution “trop facile”, dénoncée notamment sur Instagram par l’actrice et mannequin Emily Ratajkowski, qui a posté pour l’occasion un cliché où son bras est orné d’un “Fuck Weinstein”, ajoutant le hashtag #nojusticenopeace. De son côté, le mouvement de défense des droits des femmes Time’s Up, né dans la foulée de l’affaire Weinstein, a aussi déploré les termes de l’accord.
Si c’est ce que les survivantes (d’agressions sexuelles) peuvent espérer obtenir de mieux, le système ne fonctionne plus”.
Seul espoir pour ceux et celles qui veulent voir Weinstein affronter un tribunal? L’accord ne couvre pas une affaire pénale lancée contre Weinstein, et qui sera jugée en janvier à New-York. L’ancien producteur, qui a tenté de déplacer l’affaire dans une autre jurisdiction pour “garantir l’impartialité”, sera jugé pour deux agressions présumées, soit une agression sexuelle en 2006 sur une ex-assistante de production, Mimi Haleyi, ainsi qu’un viol commis en 2013 sur une femme qui a choisi de rester anonyme.
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