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Le SPF Économie met en garde face aux arnaques sur les plateformes de seconde main.
© Getty Images

Arnaques à la seconde main: les sommes dérobées toujours plus importantes, le SPF met en garde

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

En 2023, moins de Belges ont signalé avoir été arnaqué·e·s sur les plateformes de seconde main, en comparaison à 2021. En revanche, les sommes dérobées sont bien plus importantes, indique le SPF Économie, qui met en garde la population.

Phishing, arnaques ou encore ouvertures de faux litiges, les tentatives de fraudes sont malheureusement légion sur Internet et sur les applications de seconde main. En 2023, le SPF Économie a enregistré pas moins de 377 signalements à ce sujet. C’est 57 % de moins qu’en 2021 (868 signalements), mais les montants dont les victimes ont été escroquées ont, eux, augmenté de 47 %.

En effet, si en 2021, les Belges avaient déclaré 249.850 euros de pertes, en 2023, ce chiffre a bondi pour atteindre 379.755 euros. “En moyenne, une victime a perdu 1.225 euros à cause des escrocs en 2021. En 2023, ce montant est passé à 1.800 euros”, souligne le SPF Économie.

Arnaquée via Mondial Relay

Laurence est l’une de ces victimes d’escroquerie. Tout a commencé sur le Marketplace de Facebook, où elle vendait un objet à 150 euros. “Une personne s’est dite intéressée et prête à m’offrir 200 euros pour ce produit. Elle m’a dit ne pas pouvoir venir le chercher et a demandé de l’envoyer via Mondial Relay”, confie la Belge au Service Public Fédéral. “Elle m’a alors demandé mon adresse e-mail pour valider l’opération et me mettre en contact avec le ‘livreur’. J’ai reçu ensuite par e-mail un lien qui me dirigeait vers un site Mondial Relay (j’ai réalisé par la suite qu’il s’agissait d’un faux site).”

Sur le site en question, Laurence a été invitée à créer un compte pour effectuer l’opération. Puisqu’il ne fonctionnait pas, un chat en ligne s’est ouvert pour l’aider dans ses démarches. Elle a communiqué son numéro de téléphone, et une personne d’un call center l’a alors appelée. Faisant confiance à ce “conseiller”, elle a communiqué ses coordonnées et son numéro de carte de banque, “sauf mon code PIN, évidemment”.

“La procédure a échoué et nous avons dû procéder à la démarche une seconde fois. L’arnaqueur a alors fait intrusion sur mon compte bancaire, fait un virement interne de mon compte épargne à mon compte courant et a vidé la totalité de mes deux comptes. Cette personne a ruiné quatre ans d’économie et de travail, et le rêve de toute une famille”, regrette Laurence.

Une pratique courante dans la seconde main

Cette pratique, où une personne se montre intéressée par un produit que vous vendez en ligne, mais prétend ne pas être en mesure de le récupérer elle-même, est malheureusement courante. Souvent, les arnaqueurs de la seconde main proposent de passer par des entreprises bien connues telles que Mondial Relay, DPD, DHL ou encore GLS, pour ne pas éveiller les soupçons de leurs potentielles victimes, et demandent d’effectuer le paiement via celles-ci.

Quelques minutes plus tard, le·la vendeur·euse reçoit un e-mail de la part de la fausse entreprise de livraison, confirmant qu’iel a reçu le paiement correspondant au montant du produit qu’iel a vendu en ligne, et indiquant qu’iel doit créer un compte pour y accéder. Lors du processus de création de ce compte, la plateforme demande alors d’effectuer un paiement afin de confirmer son identité et ses coordonnées bancaires. La plateforme promet que le montant sera remboursé dès confirmation de l’authenticité de vos informations. Sauf que la victime ne verra jamais la couleur de l’argent et perdra souvent d’importantes sommes.

Ne tombez plus dans le panneau

Pour ne pas tomber dans le panneau, soyez vigilant·e. Voici quelques conseils pour éviter de vous faire arnaquer:

  • Méfiez-vous lorsque l’acheteur ne veut pas venir chercher le produit chez vous et s’il vous offre plus que le prix demandé.
  • N’acceptez que les paiements par virement, en espèces ou par code QR lorsque l’acheteur récupère le produit.
  • Vérifiez attentivement l’adresse e-mail de l’expéditeur. Un service de livraison internationalement connu n’utilisera pas une adresse Gmail ou Hotmail pour ses contacts avec la clientèle.
  • Vérifiez l’URL de l’e-mail (expéditeur@url.com) et des liens envoyés (https://entreprise.com/détails). Une entreprise internationale ne commet pas de fautes d’orthographe dans sa propre adresse URL.
  • N’envoyez jamais vos données bancaires ou une copie de votre carte d’identité à une personne rencontrée en ligne.
  • Vous ne connaissez pas le service qui vous est proposé? Renseignez-vous et consultez le site de ce service afin de vérifier ce qu’il propose et quelles sont les démarches exactes.
  • Les faux services de livraison demandent souvent d’effectuer un paiement sous le prétexte de vérifier l’authenticité de vos données. Les véritables services de livraison disposent de services de paiement sécurisés qui ne nécessitent pas une telle démarche. Refusez d’effectuer le paiement.

Que faire si vous avez été piégé?

  • Si vous avez communiqué vos informations bancaires confidentielles, appelez immédiatement Card Stop au 078/170.170.
  • Si vous avez effectué un paiement, prévenez immédiatement votre banque.
  • Si vous avez payé par carte de crédit, contestez l’opération via macarte.be (Visa ou Mastercard).
  • Informez la plateforme de seconde main elle-même. Elle peut mettre le compte de l’arnaqueur hors ligne si nécessaire.
  • Introduisez un signalement auprès du point de contact (scénario “fraude lors d’achats et de ventes en ligne”). L’Inspection économique l’analysera et pourra décider s’il y a lieu d’ouvrir une enquête pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses.
  • Vous pouvez également signaler l’arnaque dont vous avez été victime à Safeonweb.
  • Si vous avez perdu de l’argent, déposez plainte auprès de votre bureau de police locale.

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