Aux States, le lobby des armes fait appel à des bombes anatomiques sur Instagram
Outre-Atlantique, le tout puissant lobby des armes ne recule devant rien pour préserver le droit au port d’armes et promouvoir carabines, mitraillettes et autres revolvers accessibles au public. Dernière tactique en date: faire appel à des influenceuses, qui posent fièrement tous guns dehors, et envoient un dangereux message au passage.
Si on vous dit “publicité sponsorisée” et “influenceuse”, vous pensez à quoi? Une nouvelle ligne de maquillage, des produits minceur, voire même, un aspirateur... mais probablement pas des armes de guerre, capables de tuer en rafale. Et pourtant, c’est bien ce qui se passe chez nos lointains voisins Ricains, où le lobby des armes a compris qu’il y avait là un marché juteux à saisir pour faire passer son message. Pour le compte de l’émission d’Arte 28 Minutes, François Satiel s’est intéressé à la problématique, qui en dit long sur la publicité débridée sur les réseaux sociaux, mais aussi sur les techniques parfois désespérées que le lobby des armes est prêt à adopter.
https://www.youtube.com/watch?v=zTEmPe-rjY0
Aucun doute possible en tombant sur le profil de Lauren Young: sa photo de profil, arme d’assaut en main, annonce la couleur, et ses 191 000 followers se délectent de ses nombreuses photos d’armes à feu, assorties à ses tenues moulantes, ainsi que des vidéos où elle s’entraîne au stand de tir. Plus préoccupant encore, que les posts sponsorisés où le “produit” est capable de tuer votre voisin, voire même, la moitié du quartier: le message véhiculé par le gun lobby américain derrière ces posts sponsorisés. Il ne s’agit pas simplement d’être une “badass” ou d’aimer les armes, non, selon eux, posséder une arme à feu est un acte féministe, rien de moins, et un droit fondamental de toutes les femmes.
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Dingo? Bienvenue au pays de l’Oncle Sam. Plus fou encore: le fait qu’Instagram tolère ces publications faisant la promotion de joujous mortels, alors qu’un téton égaré peut vous valoir l’exclusion momentanée du réseau social. Aux Etats-Unis (et en Belgique aussi, d’ailleurs), les vendeurs d’armes ne peuvent pas faire de publicité pour leurs produits sur les réseaux sociaux. Raison pour laquelle ils font appels aux influenceuses pour des posts sponsorisés fort peu discrets, mais qui échappent toutefois au radar d’Instagram & co.
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Ainsi que l’a confié Kyle Clouse, employé par le revendeur d’armes Liberty Safe, aux journalistes de Vox, “les influenceurs sont une véritable poules aux oeufs d’or pour le secteur des armes à feu”. En effet, contrairement aux influenceuses mode, par exemple, qui opèrent sur un marché ultra saturé, les “gunfluenceurs” sont un marché de niche, et permettent aux vendeurs d’armes de contourner des règles strictes concernant la publicité de leurs produits en ligne. Et au passage, rendre la possession d’armes à feu aussi aspirationnelle et photogénique que le quotidien des familles qui choisissent la van life ou de ces yummy mummies qui rentrent dans un 36 parfaitement stylé après avoir accouché de 3 bambins adorables. Et tant pis si la réalité derrière les armes qu’affichent fièrement les influenceuses est tout sauf jolie: outre Atlantique, 92 personnes meurent chaque jour par balles.
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