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© Getty Images

AVORTEMENT USA: l’Etat de l’Idaho exige les registres des hôpitaux sur leurs patientes

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Un an après l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait le droit à l’avortement pour toutes les femmes aux Etats-Unis, avoir recours à cet acte médical est devenu un véritable parcours du combattant. Les Etats les plus conservateurs traquent sans relâche les femmes ayant avorté.

Les lois anti-avortements et les mesures mises en place pour empêcher les femmes d’y avoir recours ne cessent de se multiplier aux Etats-Unis. Comme en Idaho où les hôpitaux de l’Etat ont reçu le 15 juin dernier un courrier rédigé par les législateurs, exigeant les registres médicaux des femmes ayant été patientes dans les établissements, afin de vérifier qu’aucune n’avait avorté sans que cela ne soit su. Une lettre datant de plusieurs mois, mais dont l’existence a été révélée seulement il y a quelques jours, lorsque le média local Northwest Public Broadcasting l’a rendue publique après des semaines d’investigation.

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Votre hôpital a-t-il pratiqué l’un des avortements provoqués qui doivent être signalés ? Si oui, votre hôpital a-t-il été en conformité avec la loi de l’Idaho sur la déclaration des avortements provoqués ? Si non, y a-t-il une explication raisonnable, et pourriez-vous fournir vos données sur l’avortement provoqué afin que nous puissions prendre des décisions politiques éclairées ?

Interroge la lettre des législateurs. En effet, en Idaho depuis plus d’un an, il est totalement interdit d’avorter sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Tout établissement ou personne qui ne rapporterait pas un avortement pratiqué en dehors de ces deux conditions, se verrait sanctionné d’une amende de 1000 dollars. Pour ce qui est des médecins qui le pratiquerait, la peine de prison pourrait aller jusqu’à un an, comme le rappelle le reste de la lettre.

La traque des femmes avortées

Selon ce même courrier, durant les 11 dernières années, seuls 5 des 44 comtés de l’Idaho ont transmis leurs données sur les avortements pratiqués. Si les législateurs questionnent, eux, la véracité des informations transmises par les hôpitaux, le média américain Jezebel affirme qu’une explication existe. « Les hôpitaux des comtés ruraux ou les hôpitaux disposant de moins de ressources orientent les patientes en quête d’avortement vers les hôpitaux des grands comtés », rapporte leur article. Avant de poursuivre : Bien sûr, les législateurs anti-avortement de l’État semblent moins intéressés par une explication logique que par une autre occasion d’intimider, de surveiller et éventuellement de criminaliser les prestataires de soins de santé ». Rappelons qu’en août 2022, la police du Nebraska avait utilisé les conversations Facebook privées d’une jeune fille de 17 ans pour prouver qu’elle avait eu recours à une pilule abortive et la poursuivre en justice. 

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