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Le bouton d'alerte anti-rapprochement, bientôt déployé dans toute la Belgique.
© Getty Images

Le bouton d’alerte anti-rapprochement bientôt déployé dans toute la Belgique

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

D’ici quelques semaines, un bouton d’alerte anti-rapprochement sera mis à disposition de toutes les victimes de harcèlement par un ex-partenaire, sur le territoire belge. Concrètement, dès qu’elles se sentiront en insécurité, il leur suffira d’activer l’alarme, et la police interviendra.

Selon la plateforme Stop Féminicide, depuis le début de l’année 2023, on dénombre au moins 24 féminicides commis sur le territoire belge. Ce 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, l’occasion pour nous de mettre en lumière un dispositif visant à lutter contre les violences subies par les femmes et contre les féminicides, le bouton d’alerte anti-rapprochement.

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Le 29 juin dernier, le gouvernement fédéral a voté la loi “Stop Féminicide”. “Il s’agit d’une avancée historique dans la lutte contre les violences basées sur le genre en Belgique et d’une première en Europe”, se félicite Marie-Coline Leroy, Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité.

Bouton d’alerte anti-rapprochement

Cette loi-cadre définit non seulement ce qu’est un féminicide, mais va également permettre la collecte de données statistiques et la mise en place d’un comité scientifique d’analyse. Cette loi prévoit aussi de nouveaux outils, présentés cette semaine lors d’un colloque qui s’est tenu à Schaerbeek.

Parmi les concrétisations sur le terrain, la mise en place d’un bouton d’alerte anti-rapprochement. “Le dispositif a été conçu pour les victimes de harcèlement par un ex-partenaire qui pourrait mettre leur vie en danger”, indique le cabinet de Marie-Coline Leroy. “D’ici quelques semaines, sous l’impulsion de la secrétaire d’État à l’égalité des chances, en collaboration avec les ministres de la Justice et de l’Intérieur, et les parties prenantes concernées (en particulier la police et les autorités judiciaires), le dispositif sera étendu à toutes les circonscriptions judiciaires.”

Concrètement, il s’agit d’un bouton d’alerte à glisser dans un vêtement et relié via bluetooth au smartphone de la victime. Dès que celle-ci se sent en insécurité à l’approche de son ex-partenaire, elle l’active et une alerte est automatiquement envoyée à la zone de police concernée, qui peut alors intervenir rapidement.

Des féminicides ont à nouveau été commis ces dernières semaines et chaque victime est une victime de trop. Cette réalité nous rappelle sans cesse la nécessité d’avancer pour mieux prévenir les féminicides et protéger les victimes

Projet pilote en 2018

Un projet pilote, lancé à Gand en 2018, a conclu que cette alarme anti-rapprochement “fonctionne sur le plan technique et opérationnel”, soulignait, en mars 2022, la prédécesseure de Marie-Coline Leroy, Sarah Schlitz. “Au cours de la phase de test de six mois de l’alarme harcèlement mobile avec des victimes, dix alarmes ont été octroyées via la concertation multidisciplinaire. (...) Grâce à l’intervention rapide de la police, une infraction a à chaque fois pu être évitée et l’auteur a pu être pris en flagrant délit dans plusieurs situations.”

Et l’ancienne Secrétaire d’État à l’Égalité des chances d’ajouter que les victimes se sont toutes senties davantage en sécurité et ont à nouveau osé sortir seules dans la rue. 

Encore trop de victimes

“Des féminicides ont à nouveau été commis ces dernières semaines et chaque victime est une victime de trop. Cette réalité nous rappelle sans cesse la nécessité d’avancer pour mieux prévenir les féminicides et protéger les victimes. Le nouveau cadre juridique renforce notre capacité à détecter les risques de violences, à mieux les surveiller, à mieux y répondre et à mieux protéger les victimes. La loi ‘Stop Féminicide’ démontre également la détermination du gouvernement à faire de la lutte contre les violences fondées sur le genre une priorité absolue”, conclut Marie-Colline Leroy.

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