Il est petit, trapu, a la peau fripée et aucun poil. Son nom? Le Bully Cat, ou Bambino. Cette race de chat fait fureur sur les réseaux sociaux, mais elle inquiète les experts du bien-être animal.
Les chats et les chiens n’ont pas toujours eu l’apparence qu’on leur connaît aujourd’hui. Certaines races sont le fruit d’une savante sélection. Pensez au Sphynx chez les félins, ou au Bull Terrier chez les canidés. Des manipulations que certains amoureux des animaux dénoncent, tant ces mutations génétiques peuvent, à force, entraîner des complications de santé. Le Carlin, tout comme le Bulldog, deux races de chiens brachycéphales (à la tête courte, ndlr), par exemple, souffrent de troubles respiratoires.
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Des experts mettent aujourd’hui en garde les fans de chats qui seraient tentés de succomber à la mode des “XL Bully Cat”. Il s’agit, en quelque sorte, de l’équivalent, chez les félidés, des American Bully, d’impressionnants molosses, eux-mêmes résultats de croisements. Aussi appelés “Bambino”, ces chats, nés grâce (ou à cause, c’est selon) des croisements effectués par des éleveurs, ressemblent presque à des Sphynx, sauf qu’ils sont trapus, ont de courtes pattes comme les Munckins, et ont la peau aussi plissée qu’un Sharpeï. Ils ont aussi une tête de féroce félin qu’on préférerait ne pas embêter.
Un chat à la mauvaise santé
Mais du fait de ces caractéristiques, ces chats souffrent de plusieurs problèmes de santé. En 2018, une étude des Dr. Marjan van Hagen et Jeffrey de Gier, de l’Université d’Utrecht, tirait déjà la sonnette d’alarme concernant cette race mutante. À cause de leurs pattes très courtes, les Bully Cats auraient une moins bonne mobilité comparée à celle de leurs homologues félins. Celles-ci les empêchant, par exemple, de sauter. Ils auraient aussi plus de difficultés à réguler leur température corporelle étant donné qu’ils ne possèdent aucun poil, et, comme les Sphynx, seraient plus sujets aux coups de soleil. Par ailleurs, puisqu’il n’a pas de poils, le Bully ne possède pas non plus de moustaches, un atout pourtant essentiel pour les chats afin de communiquer et de se déplacer dans leur environnement. Les deux experts mettaient aussi en avant de possibles problèmes respiratoires.
Les éleveurs assurent que ces chats mutants sont en bonne santé et qu’ils peuvent vivre de longues années. Cependant, la race ayant été créée il y a une vingtaine d’années tout au plus, nous n’avons pas assez de recul à ce sujet. Toujours est-il, selon une étude publiée en 2024, la durée de vie moyenne d’un Bambino serait de douze ans. C’est plus que les Sphynx, dont la longévité moyenne est de moins de sept ans, mais bien moins que l’espérance de vie moyenne des chats domestiques, qui peut grimper jusqu’à 18 ans, voire plus.
Pour un élevage éthique
“Les futurs propriétaires d’animaux de compagnie doivent être conscients des risques liés à la possession de races mutantes et expérimentales”, souligne Grace Caroll, experte du comportement et du bien-être animal au sein de la Queen’s University de Belfast, auprès de The Conversation. “Les consommateurs détiennent le pouvoir d’achat. Nous pouvons décourager les éleveurs de privilégier l’esthétique au détriment de la santé et du bien-être des animaux en refusant d’acheter des races aux caractéristiques extrêmes. Une mode d’élevage éthique pourrait garantir que les chats de demain seront en meilleure santé, plus heureux et libres de profiter des comportements naturels des félins, comme grimper, sauter et se prélasser au soleil. Nous devrions laisser les chats être des chats.”
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