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Ce mardi, les travailleuses du sexe manifestent contre les violences sexuelles à Bruxelles

Kathleen Wuyard

Trop souvent en première ligne en ce qui concerne violences et abus sexuels, les travailleuses du sexe en ont marre et le font savoir. Ce mardi, elles se rassemblent à Bruxelles pour une manifestation aux airs de signal d’alarme.


Moins connu que la Journée Internationale contre les Violences Faites aux Femmes, le 17 décembre est pourtant le Jour International contre les Violences Faites aux Travailleuses du sexe (TDS). Un rendez-vous d’autant plus important que ces dernières se retrouvent malheureusement trop souvent en première ligne, victime de la croyance destructrice que si on vend son corps, on peut bien le donner gratuitement aussi. Alors à 14h, ce mardi, pour éveiller les consciences et protester contre ces violences, un rassemblement est prévu à 14h à Saint-Josse,au 132 rue Linné. Un emplacement choisi tout sauf au hasard, puisque c’est là que travaillait Eunice, une travailleuse du sexe tuée en juin 2018. En marge de la marche, une trentaine d’associations ont publié une carte blanche puissante dans Le Vif ce lundi, en rappelant qu’en matière de travail de sexe, l’ignorance tue.

Sur le territoire des communes de la Région bruxelloise, connues pour tolérer l’exercice du sexe tarifé, de multiples violences envers les TDS s’observent (...) Alors que les TDS circulent dans l’espace public qui leur appartient autant qu’aux autres, elles se retrouvent rejetées dans un jeu de ping-pong entre communes à devoir exercer leur activité dans des zones peu sécurisées, en proie aux insultes et aux menaces”.


Des violences qui prennent de multiples formes, qu’il s’agisse d’être “filmées et exposées sur les réseaux sociaux ; exposées aux harcèlements des passants, habitants et clients ; empêchées par certains riverains de fréquenter les structures d’aide psycho-médicosociale situées dans le quartier ; sans compter la police et ses méthodes d’amendes à recouvrement immédiat”.

Sur la commune de Saint-Josse, les violences prennent la forme d’agressions quotidiennes. Le quartier Nord est désormais réputé pour son insécurité ambiante et comme un espace de non-droit”.


Et les associations de souligner que les violences ne sont toutefois pas limitées à la capitale ou à ce quartier mais sont aussi constatées aux quatre coins de la Belgique, de Charleroi à Anvers. Tout en rappelant que ce 17 décembre est “l’occasion de se rappeler, d’honorer tout.e.s celles et ceux parti.e.s trop tôt, mais aussi de revendiquer et d’exiger : – que les TDS soient entendu.e.s et respecté.e.s dans leurs Droits Humains”. Parce que sans ça, “les TDS continueront alors à remplir les rubriques de faits divers de femmes et d’hommes magnifiques, mort.e.s dans le plus méprisant des cynismes”.

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