Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© Twitter @IreneMontero

Les chanteuses espagnoles montrent leurs seins pour défendre les droits des femmes

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Le week-end dernier, la chanteuse espagnole Eva Amaral a dévoilé ses seins sur scène. Un geste fort pour défendre le respect des droits des femmes, dans un pays où celles-ci estiment leur combat bafoué.

“Ceci est pour Rocío, pour Rigoberta, pour Zahara, pour Miren pour Bebe, pour chacune de nous”, a lancé la chanteuse Eva Amaral, avant de retirer son haut et de dévoiler ses seins, durant son concert au Sonorama Festival, à Aranda de Duero (Castille et León). “Parce que personne ne peut nous enlever la dignité de notre nudité. La dignité de notre fragilité, de notre force. Parce que nous sommes trop nombreuses”, a-t-elle clamé.

Lire aussi : Les femmes peuvent désormais nager seins nus dans les piscines de Berlin

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Une revendication mal accueillie

Eva Amaral n’est pas la première à s’afficher topless sur scène. En Espagne, nombre d’artistes ont décidé de tomber leur haut en guise de protestation et pour défendre les droits des femmes. Pour cela, certaines d’entre elles ont fait l’objet d’invectives et d’attaques.

En 2011, déjà, la chanteuse Bebe avait montré l’un de ses seins sur scène, ce qui lui avait valu une campagne de dénigrement de la part de personnes qui voyaient là une atteinte à la bienséance. Plus récemment, c’est la chanteuse Rocío qui a fait les frais du puritanisme. Alors qu’elle se produisait au Murcia Pride Festival, en juin dernier, l’artiste a vu son concert être interrompu par les forces de l’ordre après qu’elle a enlevé son top sur scène. Depuis, la police espagnole s’est excusée, indiquant que l’agent qui avait interrompu le concert avait agi de manière “incorrecte”.

Geste de liberté

Heureusement, le geste d’Eva Amaral et de ses prédécesseuses trouve un écho favorable auprès de certaines figures politiques espagnoles, à l’instar de la deuxième vice-présidente du gouvernement, Yolanda Díaz, qui a remercié la chanteuse de “représenter toutes les femmes du pays et de défendre des droits qui sont menacés”, ou encore de la ministre de l’Égalité, Irene Montero, qui a partagé une photo de l’artiste topless sur X, commentant: “Pour la dignité de notre fragilité, pour notre force.”

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

L’organisateur du Sonorama Festiva, Javier Ajenjo, a, de son côté, félicité le geste d’Eva Amaral, déclarant au journal El País que son événement était “le festival de la musique et de la liberté”. “Dans un pays où les choses commencent à se compliquer [...], le geste d’Eva résume parfaitement ce que Sonorama est, à savoir un festival de musique et, par conséquent, de liberté. Il se bat pour l’égalité et la tolérance”, a-t-il ajouté.

Fatiguées

Selon Nuria Varela, journaliste asturienne et auteure de livres sur le féminisme, on constate, depuis 2018, un recul des droits des femmes en Espagne, rapporte le Guardian. “Nous avons l’impression que nous revenons sur des choses que nous pensions acquises”, a-t-elle déclaré. D’après la journaliste, la nudité est devenue un acte de rébellion et de libération sexuelle dans les années 70 et 80, alors que l’Espagne était enracinée dans un catholicisme très strict.

“[Eva] Amaral veut faire passer un message, celui que nous avons travaillé dur pour nos libertés, et que nous sommes fatiguées de devoir nous battre, toutes les dix minutes, pour les récupérer”, a-t-elle commenté. “C’est comme si nos corps ne nous appartenaient toujours pas, malgré nos combats.”

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires