Comment les apps de création d’avatars illustrent le sexisme et le racisme ambiants
Ces dernières semaines, les réseaux sociaux sont inondés d’avatars en tout genre, générés par l’une ou l’autre intelligence artificielle. Lesquelles ne sont pas préservées du sexisme du monde réel – au contraire, même.
En effet, si vous faites partie des personnes dont le feed n’est plus qu’une succession d’avatars (“regardez, voici à quoi j’aurais ressemblé à différents moments de l’Histoire!”), un détail n’aura pas manqué de vous échapper: il existe une différence marquante entre leurs versions masculines et féminines. Ces dernières ont en effet tendance à être bien plus dénudées et sexualisées que leurs contreparties viriles.
Ainsi que le dénonce la journaliste Melissa Heikkilä pour la “MIT Technology Review”, “l’intelligence artificielle ultra populaire Lensa m’a déshabillée sans mon consentement”.
Quand j’ai créé l’app’ de création d’avatars Lensa, je m’attendais à des alter egos similaires à ceux de mes collègues. Sauf que là où les leurs étaient extrêmement réalistes, bien qu’aussi très flatteurs, entre astronautes et rockers indé, pour ma part, sur 100 avatars générés, 16 étaient seins nus et 14 me montraient dans des tenues rikiki, prenant des poses ultra sexualisés” épingle Melissa.
Qui voit dans cette représentation sexiste un autre stéréotype dommageable: “j’ai des origines asiatiques et cela semble être la seule chose qui a influencé la création de mes avatars, inspirés tantôt de l’univers des mangas et tantôt de celui du porno”. Mais pourquoi donc?
Sexisme et racisme à tous les étages
Tout simplement parce que les IA sont, par définition, artificielles, et se basent sur les informations disponibles pour “réfléchir”. Soit, en l’occurence, ici, les images à leur disposition sur internet. Lequel “déborde d’images de femmes nues ou presque ainsi que de photos qui perpétuent des stéréotypes sexistes et/ou racistes. Cela pousse les applications de génération d’avatars à sexualiser les femmes qui les utilisent, surtout celles qui appartiennent à des ethnies historiquement objectifiées”. Des préjugés tout sauf artificiels, dont la propagation par les IA rappelle la nécessité de changer de point de vue dans le monde réel.
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