Coucou Marie-Christine Marghem, c’est encore nous!
Chère Marie-Christine Marghem. On vous avait déjà écrit une petite lettre il y a quelques mois, où l’on s’étonnait que vous ne sachiez pas quand la fermer. Malheureusement, non seulement notre missive est restée lettre morte, mais en plus, vu vos dernières déclarations, vous ne l’avez visiblement pas lue. Soit ça, soit vous êtes un androïde malfaisant envoyé pour détruire la Belgique, mais sinon, on ne voit pas d’autre explication.
Vous nous excuserez, c’est vrai, le ton est un peu plus sec que la dernière fois. C’est que franchement, vous poussez le bouchon beaucoup trop loin, et parce que vous êtes clairement bouchée, on ne voit pas d’autre solution que de hausser le ton. Il faut dire que vous aussi, même selon vos standards habituels, vous êtes montée de quelques octaves lors de votre passage sur la Première jeudi dernier. Votre réaction au changement climatique?
C’est difficile, je dois me projeter dans un avenir que je n’ai pas connu.
On vous rassure tout de suite, on ne dispose pas de machine à voyager dans le temps, mais pourtant, l’avenir en question, on peut facilement vous le décrire. Passons sur le réchauffement climatique en tant que tel (vous auriez l’audace de nous répondre que c’est une problématique mondiale) et concentrons-nous sur la Belgique. On peut prédire, par exemple, que les fissures dans les centrales nucléaires belges, ça va (très) mal finir. Autre prédiction dont on est certaines qu’elle va se réaliser: sachant qu’une étude de l’UCL a révélé que les précipitations risquaient d’augmenter entre + 6 et + 23%, les inondations seront aussi à la hausse. “Tant mieux”, direz-vous, vu que la même étude prévient que les températures moyennes augmenteraient de 2.4 à 6.6°C en été d’ici 2080. La consommation d’eau en Belgique risque donc de grandement augmenter aussi. En parlant d’eau, justement: on se doute que cela vous importe peu, vu que vous vous fichez déjà des Belges amenés à voter pour vous, mais les Flamands risquent de voir leur région rétrécie, montée des eaux oblige.
Mais comment peut-on donc se projeter dans cet avenir qu’on n’a pas connu?
On l’a déjà dit, on n’a pas de machine à voyager dans le temps, ni de boule de cristal, et pas le moindre pouvoir magique non plus. C’est simple: on lit la presse, on regarde le journal parlé, on écoute les bulletins d’info à la radio. On se tient au courant de l’actualité, en bref. Et sachant que vous avez des assistants payés pour vous faire chaque jour une revue de presse, reconnaissez que vous n’avez pas vraiment d’excuse pour votre ignorance. À moins peut-être que vous ne choisissiez volontairement d’ignorer complètement la situation? Tentant certes, d’autant que vous ne seriez pas la première dans l’Histoire à dire “nous ne savions pas”. Sauf que donc, tout le monde est au courant, et en prime, votre attitude est particulièrement problématique vu que vous êtes la MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT.
Avouez, vous l’oubliez parfois non? Quand vous rejetez 26 tonnes de C02 en quelques heures pour un aller-retour express en Pologne en jet, ça vous sort de l’esprit, hein, que vous êtes la ministre en charge de l’environnement? Ou bien peut-être que votre titre n’est pas assez spécifique? Juste au cas où ça ne serait pas clair, vous êtes donc en charge de la protection de l’environnement, pas de sa destruction.
Attention, on ne voudrait pas être médisantes et passer vos efforts sous silence. C’est vrai, vous venez de lancer un programme de “coach climat” après tout! Des coaches pour quoi faire? Pour nous apprendre à nous, les vilains citoyens, comment arrêter de mettre la planète en danger. Ainsi que le souligne justement Bouli Lanners, pardon, mais vous nous prenez pour des cons.
Parce que c’est quand même vous les responsables du réchauffement climatique, ce n’est pas du tout les 300 grandes multinationales qui polluent et qui font plus de 40% de CO2 sur la planète. Non, vous êtes, à titre personnel, tous, un petit peu responsables du réchauffement climatique. Ça, c’est sa réponse.
Une réponse qui ne convainc pas, pas plus que toutes vos sorties récentes sur le climat. C’est gentil hein, d’affirmer que “cette manifestation et cet engagement des jeunes sont quelque chose que je veux souligner“, mais tant qu’à faire, ce serait encore plus sympa de chercher des pistes viables de sortie du nucléaire. Vous plaidez pour une action concertée avec les trois ministres régionaux, parce que “si nous agissons ensemble, notre efficacité sera plus grande et nous pourrons donc augmenter nos ambitions en matière de climat” sauf que si vous nous permettez de vous projeter dans un passé que vous connaissez, c’est le 11 octobre 2014 que vous avez prêté serment, il y a cinq ans donc, et vous auriez peut-être pu (voire franchement dû) avoir ce genre d’initiatives avant. Vous nous excuserez, mais vu le contexte et votre lenteur phénoménale à la détente (ou bien votre trop grande détente, justement?), on la trouve vachement saumâtre quand vous exhortez le gouvernement à agir, affirmant que “tous les ministres doivent prendre conscience de cette urgence“. Dont vous, donc, mais pas de chance, vous avez cinq ans de retard.
En marge de la marche des jeunes pour le climat, vous avez souligné que “toutes nos politiques doivent être analysées par le prisme du réchauffement climatique”. Notre analyse est sans appel: vous devriez être virée. Sans rancune hein, mais clairement, vous n’êtes pas prête à prendre la problématique à bras-le-corps, et nous, on aimerait bien éviter la montée des eaux et les accidents nucléaires.
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