COUPE DU MONDE FÉMININE DE FOOTBALL: une enquête préliminaire pour agression sexuelle ouverte
L’équipe espagnole a remporté la Coupe du monde féminine de football le 21 août dernier. Ce jour-là, le président de la fédération espagnole, Luis Rubiales, a jugé bon d’embrasser sur la bouche, et par surprise, l’attaquante Jenni Hermoso pour exprimer sa joie. Un geste qui fait l’objet d’une enquête préliminaire pour agression sexuelle.
« Baiser amical » pour les uns, « agression sexuelle en direct » pour les autres, le baiser donné par Luis Rubiales à la joueuse espagnole Jenni Hermoso fait la Une de tous les médias depuis le 21 août. Sur plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on voit clairement le président de la fédération espagnole prendre la tête de la joueuse entre ses mains avant de coller ses lèvres aux siennes.
Par la suite, on entend la joueuse dire avec un sourire gêné: « Eh, mais je n’ai pas aimé. » Une phrase que beaucoup interprètent comme un signe de l’absence de consentement de la jeune femme, tandis que d’autres y voient une pointe d’humour.
La joueuse espagnole a ensuite exprimé son absence de consentement dans un communiqué, affirmant qu’elle attendait que des mesures soient prises face à ce geste.
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De son côté, Luis Rubiales s’est d’abord indigné de la réaction médiatique autour du baiser, qualifiant les propos des journalistes de « conneries », avant de finalement poster une vidéo d’excuses publiques quelques heures plus tard.
« Je tiens à m’excuser pour tout ce que cela a engendré. On a une magnifique relation tous les deux, comme avec les autres joueuses. Je me suis trompé, je dois l’admettre. Je dois m’excuser, apprendre de cela et comprendre que lorsque vous êtes président, vous devez être plus prudent. C’était sans mauvaise intention, dans un moment d’euphorie. Ici, on l’a vécu comme quelque chose de naturel, mais dehors, une agitation s’est formée. Cela l’a emporté sur la célébration et le mérite qui revient à l’équipe », a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur Twitter.
Ce n’est pas quelque chose “qui arrive”
Face au scandale, la ministre à l’Égalité espagnole, Irene Montero, a réagi en condamnant le geste de Luis Rubiales envers Jenni Hermoso. Elle parle sur Twitter de « violence sexuelle » et d’acte « inacceptable ». Avant de déclarer : « N’estimons pas qu’embrasser quelqu’un sans son consentement est quelque chose “qui arrive”. C’est une forme de violence sexuelle dont, nous, les femmes, souffrons au quotidien, qui jusqu’aujourd’hui a été invisibilisée, et qu’il ne faut pas normaliser. »
Lors d’une assemblée générale de la Fédération de football espagnole, Luis Rubiales qui a refusé de démissionner en le répétant fièrement plusieurs fois à son pupitre, a continué de clamer son innocence et d’affirmer que le baiser était “un bisou consenti”. Ce dernier a été suspendu de toute fonction liée au football au niveau national et international par la FIFA.
Une enquête préliminaire ouverte par le parquet
La justice s’est désormais saisie de l’affaire ce lundi 28 août, le ministère public a annoncé dans un communiqué transmis à l’AFP que le parquet allait enquêter « des faits qui pourraient être constitutifs d’un délit d’agression sexuelle ». Dans ce même communiqué, la joueuse Jennifer Hermoso est invitée à entrer en contact avec le parquet de l’Audience nationale sous “un délai de 15 jours” pour être ” informée de ses droits en tant que victime » et pour « déposer plainte » dans le cas échéant. De son côté, la Fédération espagnole a demandé ce lundi 28 août que Luis Rubiales démissionne. Dans son communiqué, on peut lire :
Après les récents événements et les comportements inacceptables qui ont gravement porté atteinte à l’image du football espagnol, les présidents demandent que Luis Rubiales présentente immédiatement sa démission en tant que président de la RFEF.
Une série de gestes problématiques
Luis Rubialès n’en est pas à son premier comportement problématique. En 2022, l’homme avait été accusé d’organiser des orgies avec l’argent de la fédération, rapportait, à l’époque, le journal El Mundo. Le 20 août dernier, lors de la finale de Coupe du monde, avant le baiser imposé à Jenni Hermoso, il a également célébré le but de son équipe en se touchant les parties intimes. Le tout, juste à côté de la reine Letizia d’Espagne et de sa fille âgée de 16 ans, l’infante Sofia.
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