Le préfet de l’Aveyron, dans le sud de la France, a pris un arrêté autorisant l’abattage des chiens errants, et ce, même s’ils appartiennent à quelqu’un. Les défenseurs des animaux montent au créneau.
Le 10 avril dernier, et jusqu’au 10 mai prochain, cinq communes de l’Aveyron ont reçu l’autorisation, par arrêté préfectoral, d’abattre les chiens “errants, divagants et malfaisants”, rapporte Franceinfo. Le préfet a justifié cette décision par le fait que sept attaques sur des troupeaux ont été recensées dans le département depuis le 1er janvier 2024. Des attaques qui “peuvent être attribuées au loup”, mais qui a tout de même poussé le préfet à élargir son arrêté à tous les canidés.
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Les animaux considérés par l’arrêté comme errants et passibles d’être abattus sont les canidés “identifiés comme ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d’en causer et dont la capture s’avère impossible”, et ce, même si le chien en question appartient à quelqu’un. Les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) et les lieutenants de louveterie seront les seuls à pouvoir abattre par balle les mammifères, et ce, entre 20h et 8h du matin. Ils auront l’autorisation de tirer notamment si l’animal “n’est plus sous la surveillance effective de son maître”, s’il “se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel” ou s’il “est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui en est responsable d’une distance dépassant cent mètres”.
Les défenseurs des animaux montent au créneau
Cette décision a entraîné une levée de bouclier de la part des défenseurs du bien-être animal. Notamment de l’association One Voice, qui a décidé d’attaquer cet arrêté devant la justice administrative, a fait savoir sa présidente, Muriel Arnal, au micro de nos confrères.
“Plutôt que d’accompagner les éleveurs en les formant à la mise en œuvre des mesures de protection, et de les subventionner pour les aider à encadrer vaches et chevaux, le gouvernement ne cache plus sa position anti-loups/pro-élevage. Il préfère assouplir les conditions d’abattage au lieu de rendre obligatoires les protections pour tout type d’animaux”, écrit l’association dans un communiqué. “Pour ces chiens, qui ont peut-être été abandonnés et luttent pour survivre, ou sont tout simplement égarés et se débrouillent comme ils peuvent, et que le préfet préfère faire abattre plutôt que leur porter secours, nous attaquons cet arrêté.”
Celui-ci fait, en outre, l’objet d’une pétition en ligne qui a déjà atteint plus de 41.000 signataires en quelques jours. Son autrice, qui se présente comme une “citoyenne en colère”, réclame l’annulation de “cette mesure barbare” et des “poursuites pour l’auteur de l’arrêté”.
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