Des soldats israéliens refusent d’être formés avec des femmes
En 2018, l’égalité des sexes n’est pas encore tout à fait acquise (coucou l’écart salarial), mais on y arrive. Il y a des femmes pilotes, mécaniciennes, elles sont plein dans l’armée aussi. Sauf qu’en Israël, certains voient cette mixité d’un mauvais oeil.
Des soldats religieux du corps blindé de Tsahal, l’armée israélienne, ont en effet refusé d’assister à une formation dispensée aux commandants parce que pour la première fois des femmes soldats seraient également présentes. En 2017, les premières femmes pilotes de chars de combat de l’armée israélienne ont terminé leur formation, et trois d’entre elles vont suivre un cours début mars pour devenir commandants de chars. Une avancée qui est tout bonnement impensable pour certains de leurs collègues.
Inter
Une poignée de soldats de combat religieux de la 188e brigade ont informé l’armée qu’ils n’assisteraient pas aux cours en même temps qu’elles parce que “cela heurte leur sensibilité religieuse”. Rien que ça. Ce à quoi l’armée a répondu en les réprimandant...? Même pas. Simplement en les rassurant, les cours n’étant en réalité pas mixtes puisque la formation des femmes aura lieu en parallèle de celles des hommes.
La formation des femmes soldats aura lieu parallèlement à la formation régulière et ne les perturbera pas.
Nous, on ne nous a pas demandé notre avis, mais ce qui nous perturbe surtout, c’est la réponse de l’armée. Parce qu’on sache, encore, quand il s’agit de défendre un pays, on se contrefiche du sexe du soldat qui met sa vie en danger pour ça. D’autant que cette discrimination à moitié masquée ne s’arrête pas là puisque les soldates seront affectées à des chars exclusivement féminins pour “éviter les problèmes de promiscuité”. Parce que oui, en fait, en 2018, on en est encore à la rhétorique usée de la femme tentatrice. Et plutôt que d’intimer aux hommes de contrôler leurs pulsions, on préfère isoler les sexes. Une décision d’autant plus regrettable que jusque maintenant, les femmes n’étaient tout simplement pas autorisées à servir dans les brigades de chars. Motif: on ne les croyait pas capables de supporter physiquement les rigueurs du Corps blindé. Et si il est désormais admis qu’elles en sont aussi capables que leurs collègues masculins, l’’actuel chef du Corps blindé s’est pourtant fortement opposé à ce que les femmes aient un rôle plus important dans les unités de chars, évoquant les exigences physiques nécessaires mais aussi l’image du régiment. Des préjugés qu’on espère que les soldates écraseront allègrement au volant de leurs chars.
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