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© Getty Images

DROGUE EN FESTIVAL: stop à l’hypocrisie, agissons pour une consommation plus sûre

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Il ne faut pas se leurrer, les stupéfiants trouveront toujours leur chemin en festival. Alors plutôt que de réprimander les festivaliers, pourquoi ne pas les éduquer et faire de la prévention, à l’instar de l’association Modus Vivendi?

Deux week-ends de fête, 400.000 visiteurs et deux morts, dont une liée avec certitude à la consommation de stupéfiants. Voici le bilan de l’édition 2023 de Tomorrowland. Au cours des onze dernières années, on dénombre six décès sur le festival, dont quatre liés à la drogue. Des événements tragiques du même acabit ont malheureusement également eu lieu dans d’autres festivals du Royaume.

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Même si les organisateurs de ces festivals affirment mettre tout en œuvre pour assurer qu’aucune drogue n’entre sur leurs sites, force est de constater que ce n’est pas assez efficace. Comme l’eau, la drogue semble toujours trouver son chemin vers les plaines des festivals. Le sujet met dans l’embarras les organisateurs, pointés du doigt pour ne pas agir suffisamment contre ce fléau. En outre, ces derniers se dédouanent souvent de toute responsabilité.

Prévenir et éduquer, et non réprimander

Et si la clé était le renforcement de la prévention et de l’éducation autour des drogues, plutôt que la réprimande? Et ce, aussi bien dans le cadre très particulier des festivals que dans notre société en général.
Pour Sciensano, le centre de recherche et l’Institut national de santé publique en Belgique, “il faut réduire les risques [d’overdose] en offrant aux festivaliers la possibilité de faire contrôler leurs drogues et en leur proposant une plateforme de discussion”.

“Souvent, les consommateurs ne savent pas ce qu’ils achètent et s’exposent donc à un risque. Alerter contre certaines drogues nocives circulant sur le site par le biais de panneaux dynamiques peut également avoir un effet préventif”, poursuit Margot Balcaen, du Système belge d’alerte précoce sur les drogues de Sciensano. “Une telle politique de réduction des risques nécessite un cadre de travail adapté, car elle requiert une coopération intensive entre la santé publique, les forces de police et les travailleurs sociaux.”

Tester pour plus de sécurité

Nous avons pu constater que, dans certains festivals, des initiatives du genre sont déjà mises en place. À Esperanzah!, Dour et Couleur Café, par exemple, les festivaliers ont, depuis plusieurs années, la possibilité de faire tester leurs stupéfiants au stand de l’ASBL Modus Vivendi. Ainsi, les festivaliers sont informés sur ce qu’ils s’apprêtent à ingurgiter, fumer ou s’injecter, sur le dosage et les risques liés à la consommation.

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L’association ne se voile pas la face, elle sait que la drogue circule dans les milieux festifs. Alors, plutôt que de la confisquer aux consommateurs, elle veut minimiser les risques en faisant de la prévention ou en offrant des moyens de consommer de manière plus sécurisée. Elle propose également une “relax zone” où un professionnel de la santé et un travailleur social s’occupent des personnes en bad trip.

Coupe-pilule

En 2019, le site Vice a fait parler de lui, s’attirant au passage la foudre de certains Belges, lorsqu’il a offert la possibilité aux festivaliers de gagner un coupe-pilule, “histoire que vous n’avaliez pas trop de pilules cet été”, écrivait alors le média. Et d’ajouter: “L’ecstasy disponible sur le marché actuellement peut être jusqu’à six fois plus forte que celle des années 90, et cela engendre des risques qui doivent être pris en compte.”

Avec Belga.

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