ECHO(E)S: le film belge à voir sur les violences obstétricales et gynécologiques
En Belgique, 40 % des femmes sont concernées par les violences obstétricales. Un chiffre très important, qui est pourtant dissimulé par un tabou encore présent. “Echo(e)s” a décidé de lever le voile en douceur sur ces violences encore trop banalisées.
En Belgique, de plus en plus de femmes expriment les violences gynécologiques et obstétricales qu’elles ont subies lors d’une consultation gynécologique, lors d’une grossesse, lors de leur accouchement ou de leur post-partum. Au final, 40 % des femmes sont concernées par les violences obstétricales. Pour les violences gynécologiques, les données ne sont pas claires car il existe une vraie banalisation de ce qui se passe lors de certaines consultations gynécologiques. Les violences peuvent être très diverses: il peut s’agir d’une épisiotomie réalisée sans consentement, d’une césarienne non-obligatoire et non consentie, de grossophobie, d’examens invasifs ou de refus d’examiner, de non respect de la patiente concernant son choix d’arrêter ou non sa contraception, de minimisation des douleurs liées au rapport sexuel, de comportements abusifs, humiliants et violents de manière générale, de la part d’un médecin qui prétend tout connaître face à un patient qui prétendument encore ne connaît rien. Ces violences, bien que banalisées, sont graves et peuvent laisser des séquelles graves chez les patientes: physiques (lésions, infections, complications post-partum…) mais aussi psychologiques, avec un trouble du stress post-traumatique, un sentiment de trahison, mais aussi de perte de contrôle de son propre corps, altérant l’estime de soi.
Un film thérapeutique
C’est pour lever le voile sur ce sujet sociétal et sanitaire important que le film “Echo(e)s” réalisé par la réalisatrice belge Chloé De Bon, a vu le jour. Durant deux ans, la réalisatrice et son équipe 100 % féminine ont récolté les témoignages de huit personnes, ayant subi des violences obstétricales et/ou gynécologiques. Il s’agit de Florence Mukabagwiza, Lesly et Constance Cousin, Isabelle Danneels, Jihan Imago, Stella Mugiranez, Joëlle Manighetti, et Yayi Samaké. Plus qu’un simple récit, ce film a aussi vocation à apaiser et à agir comme une thérapie collective, en donnant la parole de manière bienveillante aux témoins.
Les images se veulent bien plus poétiques que descriptives, et le film bien plus thérapeutique que militant, avec notamment, des portraits sous l’eau d’une infinie beauté.
« En lisant sur la résilience, très vite, le terme ‘Kintsugi’ est apparu un peu partout. En explorant à ce sujet, j’ai découvert des images de lieux simples et vétustes, où la nature reprend ses droits, ce qui m’a immédiatement fait penser à la piscine ‘Solvay’ dans la région de Charleroi. Ce lieu abîmé est comme la métaphore de nos corps blessés et il y a aussi cette volonté de faire le parallèle entre piscine vide et remplie (avec les portraits sous l’eau d’autre part) » a expliqué la réalisatrice Chloé De Bon.
Où voir “Echo(e)s”?
Les prochaines dates annoncées sont…
- Le 15 mai à 19h au Kinograph (Flagey) à Bruxelles.
- Le 23 mai à 19h, au CECSI à Bruxelles.
- Le 2 et 6 juin à 19h au Kinograph (Flagey) à Bruxelles.
- Le 13 juin au quai10 à Charleroi.
- Le 25 juin au Reset à Bruxelles.
Plus d’infos sur le site internet du film.
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