Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© En Allemagne les parents envoient la facture du confinement - Photo #ShowUs by Dove - Getty Images

En Allemagne, les parents envoient la facture du confinement au gouvernement

Kathleen Wuyard

Ces dernières semaines, vous avez dû jongler travail et ménage, tout en vous transformant en prime en maîtresse d’école et en cantine sur le temps de midi? Vous êtes donc bien placée pour savoir le coût mental, mais aussi et surtout financier du confinement. Et en Allemagne, les parents sont bien décidés à se faire dédommager par le gouvernement.

Le mouvement, lancé comme toujours de nos jours sur les réseaux sociaux, a commencé à l’initiative de trois mamans, Karin Hartmann, Rona Duwe et Sonja Lehnert, qui ont invité les parents à témoigner sous le hashtag “CoronaElternRechnenAb”, soit, en français et avec espaces, “les parents Corona règlent leurs comptes”. Quels comptes? Celui des heures passées à assurer l’école à la maison, par exemple, le poids de travail ménager supplémentaire, mais aussi le surcoût en chauffage et en électricité avec une présence en continu à la maison. Aucune dépense n’a été oubliée, et selon le calcul établi par la bloggueuse allemande Patricia Cammarata, la facture est salée: compter 22.296 euros tout de même pour une période allant du 17 mars au 15 mai, date à laquelle les règles ont été assouplies.

Lire aussi: Une journée dans la peau de parents confinés

Des tâches essentielles et sous-évaluées


Et si les parents se servent du hashtag pour présenter leurs factures virtuelles au gouvernement, leur objectif est tout autre: ainsi que le soulignent les activistes interviewés par le webzine germanophone Edition F, il s’agit avant tout de faire changer les mentalités autour des tâches ménagères, et de leur coût réel. Pour Karin Hartmann, il est plus que temps que le gouvernement cesse de considérer que le travail domestique doit être pris en charge gratuitement par les parents, principalement les mamans, et la cheffe d’entreprise allemande va même plus loin, en suggérant qu’il faudrait intégrer ce travail au calcul du PIB. Parce qu’ainsi qu’elle le rappelle à juste titre, et que ces dernières semaines l’ont rappelé aussi, toutes ces “petites tâches” peu considérées sont en réalité essentielles au fonctionnement harmonieux de la société. À quand le hashtag #lesparentsfontlescomptesduconfinement en Belgique?

https://twitter.com/guccisbarnes/status/1260226872740392968

https://twitter.com/wobblelol_/status/1260223148349427712

Pas dit que le mouvement, au coeur d’une polémique, fasse des vagues ici: sorti de son contexte, le hashtag a rapidement été à l’origine de moqueries, certains internautes pensant à tort que les parents allemands réclamaient de l’argent “parce qu’ils avaient dû s’occuper de leurs propres enfants”, et ne prenant en compte ni les surcoûts du confinement, par exemple sur la facture énergétique, ni la volonté d’ouvrir le débat sur le travail ménager. Des éléments pourtant essentiels au mouvement, mais qui se sont visiblement perdus dans la traduction...

Lire aussi: 


La photo de couverture est issue du projet #MontrezNous de Dove, qui vise à mettre en avant toutes les beautés. 

 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires