En Belgique, 1 fille sur 6 est victime de harcèlement sexuel en festival
Ce jeudi, la saison des festivals sera officiellement lancée en Belgique avec le Graspop. Et si pour la plupart des festivaliers, l’été sera synonyme de concerts et d’insouciance, pour 1 fille sur 6, les festivals seront également synonyme d’harcèlement sexuel.
C’est ce qu’il ressort en effet d’une étude menée par l’ONG Plan International Belgique avec l’institut de sondage Dedicated auprès de 604 jeunes festivaliers sur le harcèlement sexuel dans les festivals belges. Mené début juin, le sondage révèle des résultats inquiétants: le phénomène touche tous les festivals, et l’inaction des témoins reste bien souvent le premier réflexe. Pourtant, il est plus urgent que jamais d’agir.
Sur les 604 jeunes que nous avons interrogés de façon anonyme, 87 ont révélé avoir été victimes de harcèlement sexuel lors d’un festival au cours des trois dernières années. Les deux tiers de ces victimes sont des filles. Au total, 1 fille sur 6 affirme avoir été confrontée à une forme de harcèlement.
Attouchements non-souhaités, frottements, abus de l’état d’ivresse, insultes sexistes, voyeurisme… Dans près de la moitié des festivals listés, minimum 10% des filles déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de harcèlement sexuel. Aucun style de musique n’y échappe, et il n’y a pas que les grands festivals belges qui sont concernés puisqu’on retrouve aussi des événements plus confidentiels tels que Laundry Day ou Reggae Geel.
Des témoins inactifs
Le plus préoccupant, peut-être? Au-delà de la problématique du harcèlement, c’est le fait que ces insultes et gestes déplacés aient lieu dans une indifférence relativement générale. Près de 40% des témoins reconnaissent ainsi s’être simplement éloignés de la scène du harcèlement.
Outre la peur d’agir, beaucoup de témoins déclarent ne pas savoir quoi faire en de pareil cas. Cela traduit un manque de communication des organisateurs à ce sujet – et de la société en général. Beaucoup de festivaliers ne pensent même pas à se tourner vers la sécurité. Or, quand on leur avance cette option, c’est une piste qu’ils plébiscitent.
La bonne nouvelle, tout de même, c’est qu’il y a certains festivals où le harcèlement semble être moins présent, et où moins de 5% des filles déclarent avoir été victimes de harcèlement : Les Ardentes (Liège), Boomtown (Gand), Brussels Summer Festival (Bruxelles), CactusFestival (Bruges), Couleur Café (Bruxelles), Dranouter (Dranouter), Graspop (Dessel), Lasemo (Enghien), Ronquières Festival (Ronquières). On sait où on ira écouter des concerts cet été!
Lire aussi:
Pour 1/4 des hommes, le harcèlement sexuel au travail est normal
Des agressions sexuelles à la pelle au festival Coachella
Un tableau pour distinguer drague et harcèlement sexuel
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici