En Belgique, le marché du travail n’est pas tendre envers les femmes de couleur

C’est le genre de nouvelle qui nous fait honte, parce que cela ne devrait plus se produire en Belgique en 2018. Et pourtant: selon les données recueillies par le Réseau européen contre le racisme (Enar), la discrimination au travail est encore bien présente dans le pays. 

Et selon le rapport, les femmes de couleur seraient particulièrement victimes de cette discrimination. Elles sont en effet la cible de l’exploitation, de harcèlement sexuel, et de maltraitance et elles sont souvent surqualifiées et cantonnées à certains secteurs professionnels, en particulier le travail domestique. En France, les femmes de descendance africaine ont le taux d’emploi le plus bas. En Belgique, 50% des plaintes pour discrimination religieuse portées par des femmes musulmanes concernaient le domaine de l’emploi en 2014.

Les minorités ethniques et religieuses ainsi que les migrants font partie intégrante du marché du travail et contribuent au développement économique européen. Le racisme structurel et individuel qu’ils subissent sur le marché du travail les empêchent cependant d’exploiter pleinement leurs talents.

Et il n’y a malheureusement pas qu’elles qui soient victimes de discrimination. Une étude quantitative menée en 2017 par l’Université de Gand a en effet montré que les candidats avec un nom à consonance étrangère avaient 30% de chances en moins d’être convoqués à un entretien d’embauche qu’une personne au patronyme flamand. D’autres recherches dévoilent en outre que 63% des entreprises flamandes de nettoyage cèdent aux demandes racistes de leurs clients. Autres chiffres qui dérangent: les Belges d’origine sont 71,6% à bénéficier d’un emploi, contre 52% des Européens résidant dans notre pays. Le taux d’emploi chute à 38,2% pour les personnes issues du Moyen et Proche-Orient.

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