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En Egypte, prison ferme pour 5 utilisatrices de TikTok qui ““menaçaient les valeurs familiales””

Kathleen Wuyard

TikTok, on aime ou on déteste, mais a priori, aucune des publications postées sur la plateforme de partage de microvidéos ne vaut la peine d’envoyer ses utilisateurs en prison. À moins d’habiter en Egypte, où 5 TikTokeuses viennent d’être condamnées à deux ans de prison ferme pour vidéos “menaçant les valeurs familiales”.


Parmi elles, on retrouve Haneen Hossam et Mowada al-Adham, connue pour ses vidéos parodiques, qu’un tribunal égyptien a estimé contraire aux valeurs familiales, qu’elles menaceraient même, ce qui a valu aux TikTokeuses ainsi qu’à trois autres accusées dont l’anonymat a été préservé de se voir condamner à deux ans de prison, en plus d’une amende de près de 16 000€ chacune.

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Et elles ne sont malheureusement pas les seules utilisatrices de TikTok à avoir vu leur contenu en ligne leur valoir de lourdes peines.

“Promotion de la débauche” sur TikTok


En mai dernier, une jeune égyptienne âgée de 17 ans seulement, Menna Abdel-Aziz, avait pour sa part été arrêtée pour “promotion de la débauche”. Son crime? Avoir posté une vidéo où elle s’exprimait le visage tuméfié sur TikTok pour raconter le viol violent dont elle affirmait avoir été victime. Et si les autorités judiciaires ont bel et bien admis que la jeune fille avait été victime d’un viol, le procureur en charge de l’affaire a également estimé qu’elle avait elle aussi commis un crime en le racontant de la sorte sur les réseaux sociaux.

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Ubuesque? À l’automne 2018, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué une nouvelle loi relative aux réseaux sociaux, autorisant notamment à surveiller toute personne ayant plus de 5 000 abonnés en ligne sur un blog ou les réseaux sociaux, et accordant un pouvoir de sanction au Conseil supérieur de régulation des médias. En mai dernier, Amnesty International dénonçait les “attaques incessantes envers les professionnels des médias”, et enjoignait l’Egypte à “mettre un terme à la répression incessante visant les médias et garantir la libre circulation de l’information”. Car il n’y a pas qu’aux influenceurs et autres utilisateurs de TikTok que les autorités égyptiennes s’en prennent: toujours selon Amnesty, en mars 2020, les forces de sécurité ont arrêté et emprisonné pendant un mois un journaliste qui avait remis en cause les statistiques officielles concernant l’épidémie de COVID-19 sur sa page Facebook personnelle. Après un mois de détention solitaire, il a été inculpé de “diffusion de fausses nouvelles”... et “participation à une organisation terroriste”.

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Six mois de prison pour un selfie


“Les autorités égyptiennes ont fait comprendre très clairement que quiconque contesterait le discours officiel serait sanctionné sévèrement” regrette encore Amnesty. Du côté d’Access Now, on souligne à quel point l’information en ligne est muselée et la liberté d’expression dangereuse par le biais d’un quiz interactif permettant de se rendre compte si votre activité internet pourrait vous valoir une peine de prison. L’occasion pour les accros aux selfies de réaliser, par exemple, que le fait de poster une photo sans avoir l’accord des personnes qui apparaissent en arrière-plan pourrait leur valoir jusqu’à 6 mois de prison, peine applicable également à ceux et celles qui défendent des causes “controversées” en ligne, les droits des personnes LGBTQIA+, par exemple.

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