L’enquête édifiante du Monde sur l’industrie du porno
Le journal Le Monde a dévoilé l’entièreté de son enquête — en quatre parties — sur l’industrie porno et les investigations judiciaires qui la secoue. En cause : des violences sexuelles faites aux actrices du milieu.
Le monde du porno français fait parler de lui et ce, pour de mauvaises raisons. Le journal le Monde et plus particulièrement les journalistes Lorraine de Foucher, Nicolas Chapuis et Samuel Laurent font tomber des têtes et ont consacré une enquêtes en quatre volets sur les accusations de violences sexuelles qui pèsent sur le milieu. L’investigation fait suite à la mise en examen pour viol de quatre acteurs porno de la plateforme French Bukkake.
Viols en réunion et traite d’êtres humains
Des actrices ont osé prendre la parole — la première étant Soraya, 23 ans, connue comme étant la « lançeuse d’alerte » de cette affaire. Au final, ce sont 53 victimes qui ont été entendues : toutes expliquent avoir été harcelées psychologiquement et ne plus supporter qu’un homme les touche. À ce jour, huit producteurs et acteurs ont été mis en examen pour viols en réunion, traite d’êtres humains, diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne et proxénétisme, et des « milliers de procès-verbaux ».
Des scènes de sodomie non-consenties
Imane, une de victimes, témoigne de ce qu’elle a vécu au Monde : alors qu’elle ne pensait participer qu’à une seule vidéo « classique », elle a été forcée de tourner des scènes de sodomie avec des inconnus avant d’être violée par le producteur Pascal OP. Ces vidéos ont ensuite été mises en ligne sur des plateformes porno sans qu’elle ne soit pour cela rémunérée. Ce même mécanisme apparaît dans plusieurs témoignages.
Ce qui ressort de cette enquête, c’est surtout que la parole des victimes peinent à être entendue et reconnue dans ce système. Comme si le fait d’être actrice porno les empêchait d’être victimes d’abus. Les producteurs accusés se cachent derrière des prétextes de vidéos pour nier avoir commis un viol. “Les victimes doivent être écoutées. Elles doivent être aidées. Toutes les victimes doivent se signaler et parler, nous sommes là pour les aider”, a exprimé Céline Piques, présidente de l’association Osez Le Féminisme qui accompagne les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. “Ce que révèle l’article du Monde, c’est qu’il y a une vraie volonté de la justice d’instruire ces faits et d’écouter ces femmes. C’est contre l’impunité de cette industrie porno criminelle que nous nous battons.”
Source: Madmoizelle et Le Monde.
L’intégralité de l’enquête est à lire ici.
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