Une étude prouve que restreindre l’accès à l’IVG augmente le taux de suicide chez les femmes
Interdire ou restreindre l’accès à l’avortement aurait une conséquence directe sur le taux de suicides chez les femmes. Un lien que vient de démontrer une étude publiée en décembre dernier.
Les chercheurs de l’université de Pennsylvanie se sont intéressés aux taux de suicides chez les femmes. En effet, le suicide est l’une des plus grandes causes de mortalité chez les femmes aux Etats-Unis, mais dans leur étude publiée le 28 décembre dernier dans la revue « JAMA Psychiatry », ils ont démontré que l’interdiction ou la restriction de l’accès à l’avortement serait lié à une augmentation des risques de suicide chez les femmes. Le sujet du droit à l’avortement étant extrêmement actuel aux USA après la révocation de l’arrêt Roe v Wade, mais les restrictions ont commencé il y a des années dans plusieurs endroits du pays. Les scientifiques ont voulu observer l’impact de ces législations sur les femmes. Ils ont donc analysé les chiffres sur la période allant de l’année 1974 à l’année 2016, un nombre d’années pendant lesquelles plus de vingt Etats américains ont appliqué au moins une loi restreignant l’accès à l’avortement. Le verdict est sans appel : le taux de suicide annuel moyen chez les femmes en âge de procréer est à cette période 5,81 % plus élevé que lors des années précédentes où ces lois n’étaient pas encore en vigueur. Ran Barzilay, psychiatre et co-auteur de l’étude, explique dans un communiqué :
Le stress est un contributeur clé au fardeau de la santé mentale et un facteur majeur d’augmentation du risque de suicide. Nous avons constaté que ce facteur de stress particulier – la restriction de l’avortement – affecte les femmes d’un âge spécifique dans une cause de décès spécifique, qui est le suicide.
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Un constat qui concerne les femmes en âge de procréer
L’étude affirme que « la restriction de l’accès à l’avortement était liée à un risque supérieur de suicide chez les femmes en âge de procréer ». Un lien dont les chercheurs se sont assurés en comparant ces chiffres avec ceux du taux de suicide des femmes âgées de 45 à 64 ans à la même période. Dans leur communiqué, ils déclarent n’avoir « trouvé aucun effet » sur cette tranche d’âge. Les auteurs de l’étude expliquent tout de même ne pas avoir eu accès aux données individuelles sur les expériences personnelles ou la santé mentale de ces femmes qui auraient pu apporter des informations sur leur geste. Mais ils confirment au vu des résultats de leurs recherches qu’il y a bien « une association solide soutenue par les données » de leur enquête entre les restrictions et le taux de suicide des femmes.
Avec leurs analyses, l’équipe de chercheurs espèrent apporter un « éclairage » pour la mise en place de nouvelles « stratégies de prévention du suicide » mais également apporter « des données concrètes au débat éthique sur l’accès à l’avortement ».
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