Un événement féministe a remis des prix aux hommes politiques les plus sexistes

L’observatoire des violences sexistes et sexuelles en France a organisé un événement intitulé « Ca va bien se passer » dans lequel de nombreuses femmes engagées sont venues remettre des prix aux hommes politiques les plus sexistes. Une façon originale de dénoncer ces comportements.

Discours misogynes, ou anti-féministes, remarques déplacées, accusés d’agression sexuelles, de violences conjugales…Les hommes politiques sont loin d’être exemplaires en ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes, en France, mais aussi partout dans le monde. Afin de dénoncer ces attitudes inacceptables, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, instance créée en 2021 par Alice Coffin, Madeline da Silva, Hélène Goutany, Fiona Texeire et Mathilde Viot, a organisé une soirée un peu spéciale. Le vendredi 25 novembre, dans la mairie du 12e arrondissement de Paris s’est tenue une remise des prix pas comme les autres, retransmise en ligne et toujours disponible sur la chaîne Youtube du magazine féministe La Déferlante. Une soirée intitulée « Ça va bien se passer », référence ironique à une phrase de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur français lors d’une interview télévisée à la journaliste Apolline de Malherbe : « Calmez-vous, ça va bien se passer. »

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Une remise des prix drôle et percutante

Pour cette remise des prix, 31 hommes de tous partis confondus sont nommés dans sept catégories différentes comme le prix du « Parrain » attribué à l’homme politique qui a le mieux couvert et soutenu son ou ses camarades sexistes et qui vise à démontrer « le côté systémique du problème. Les viols, les agressions… Tout cela ne pourrait prospérer s’il n’y avait pas des protecteurs », comme l’explique Alice Coffin. Mais aussi le prix « Toutes des hystériques » qui dénonce le sexisme ordinaire en politique et bien d’autres que l’on vous liste ici :

• un Prix « Toutes des hystériques » pour saluer « le sexisme ordinaire des hommes politiques »

• un Prix « Petit ange parti trop tôt » pour récompenser « les hommes politiques dont le talent n’a pu pleinement se déployer du fait de cabales néoféministes »

• un Prix « du Parrain » pour honorer « les grands hommes qui ont vaillamment protégé leurs potes, leurs ministres, leurs bros »

• un Prix « Liberté d’importuner » pour décorer « les théoriciens de la pensée des hommes – les vrais -, les défenseurs de la liberté d’expression, de la galanterie à la française »
  

• un Prix « Carrière brisée » pour ceux « dont la brillante carrière a été violemment brisée par des accusations mensongères de violences sexuelles »

• un Prix « J’accuse » pour couronner « les hommes qui ont le panache de mettre à nu les complots visant à entacher leur honneur ou l’honneur de leurs frères d’armes »

• un Prix « Meilleur espoir » décerné à ceux qui « ont su déjouer les pièges tendus par des féministes acharnées ».

Mais ici, on ne célèbre pas les lauréats, on les hue. Celles qu’on applaudit se sont les remettantes et les animatrices, parmi elles l’adjointe à la mairie de Paris Audrey Pulvar, l’élue écologiste belge de Schaerbeek Sihame Haddioui qui a rappelé que malheureusement le sexisme des hommes politiques dépassent toutes les frontières. Mais aussi la comédienne Corrine Masiero, la journaliste Hélène Devynck, ou encore l’autrice Wendy Delorme. Un événement plein d’humour qui dénonce la gravité de la situation actuelle en politique et qui témoigne d’un système entier normalisant ces actions et paroles et protégeant les personnes qui en sont auteurs.

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