Fini d’offrir des jouets genrés avec le challenge #UnPouponPourUnGarçon
Incroyable mais vrai: une petite fille peut demander des petits soldats au Père Noël. Et un petit garçon peut jouer à la poupée aussi. Pour (enfin) changer les mentalités et mettre fin aux jouets genrés, on met Saint Nicolas et Père Noël sur le coup et on participe au challenge #UnPouponPourUnGarçon cette année.
À l’origine de ce challenge ludique, on retrouve le magazine féministe “Tchika”, qui invite pour l’occasion les internautes à offrir une poupée à un petit garçon de leur entourage et à ensuite poster la photo du garçonnet et de son jouet sur les réseaux sociaux accompagnée du cri de ralliement #UnPouponPourUnGarçon. Car si la plupart des parents d’aujourd’hui ont abandonné la division étriquée des générations précédentes, entre rose et poupée pour les filles et bleu et voitures pour les garçons, les marchands de jouets, eux, n’ont clairement pas reçu le mémo et continuent à proposer aux femmes de demain des cuisines et kits de nettoyage en plastique tandis que ces Messieurs miniatures se voient représentés dans les catalogues en train de jouer avec des voitures, des petits trains ou encore le nécessaire du parfait petit docteur.
Qu’il y aura t-il dans Tchika ? Je vous présente la rubrique qui va déconstruire les stéréotypes de genre. Dans le...
Posted by Tchika on Friday, March 22, 2019
Des inégalités qui peuvent sembler anecdotiques, surtout à cet âge et lorsqu’il s’agit de jouets, mais qui ont en réalité des conséquences bien plus préoccupantes ainsi que l’explique Elisabeth Roman, la fondatrice de “Tchika”.
Offrir un poupon à un garçon, c’est lui donner le feu vert pour exprimer sa gentillesse et son empathie (...) et c’est aussi le préparer à être un papa (frère, tonton, parrain...) engagé”
Tout sauf anecdotique, donc. D’ailleurs, la problématique des jouets genrés intéresse même les scientifiques, la sociologue Elizabeth Sweet ayant choisi de s’intéresser à un siècle de catalogues de jouets du magasin américain Sears, pour en conclure que les jouets genrés renforçaient les rôles traditionnels, soit le garçon en casse-cou et la petite fille en ménagère. Plus problématique encore? Selon une étude réalisée en 2015 par la psychologue Jamie Jirout, les garçons seraient plus susceptibles de jouer avec des jouets qui développent leur intelligence spatiale (Lego, puzzles,...). Avec des impacts indésirables à l’âge adulte.
Les compétences spatiales sont une partie de l’explication de la sous-représentation des femmes dans la science et la technologie”
Et si la solution, plutôt que de briser les genres, était simplement d’offrir moins de jouets? En février 2018, une étude réalisée par des chercheurs de Toledo a ainsi révélé que les enfants qui avaient trop de jouets développaient moins leur créativité. Du papier, un crayon, et hop, on demande aux enfants de notre entourage de se dessiner leur poupon eux-mêmes.
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