En Finlande, les dick pics et le revenge porn vont être punis par la loi
Afin de combattre le harcèlement sexuel en ligne, la Finlande a prévu de pénaliser l’envoi non sollicité de photos de pénis ainsi que le revenge porn. Il s’agit encore pour l’instant que d’un projet de loi, mais cette dernière prévoirait des peines allant jusqu’à six mois de prison afin de combattre ce nouveau problème sociétal.
Dans son projet de loi, la Finlande prévoit d’étendre la définition du harcèlement sexuel pour qu’en fasse désormais partie le fait “de harceler oralement, par des photos ou des messages, de prendre des photos d’autrui ou de s’exhiber soi-même”, rapporte un communiqué du ministère à ce sujet. Une nuance importante, puisque que jusqu’à aujourd’hui, la Finlande ne reconnaissait le harcèlement sexuel qu’en cas de toucher.
Une volonté de mettre fin à ce fléau
La loi prévoirait des peines, allant de l’amende à la peine de prison. Il faut dire qu’il est temps que cette nouvelle forme de harcèlement soit punie puisque selon une étude de l’ONG des droits de l’enfant Plan International interrogeant 14.000 jeunes filles et jeunes femmes dans 22 pays sur tous les continents, 35% d’entre elles ont expliqué avoir déjà reçu du contenu à caractère sexuel ou explicite. Concernant le harcèlement sexuel en ligne, le pourcentage grimpe jusqu’à 50%. Le projet de loi finlandais sera présenté l’an prochain, mais l’initiative démontre la volonté de vouloir mettre un terme à ce fléau du web.
En Belgique, on ne parle encore que trop peu du cyber-harcèlement. D’ailleurs, il existe un vide juridique quant à ce phénomène. En effet, bien que considéré comme une forme de harcèlement moral et jouissant d’un texte de loi condamnant ce dernier, le cyber-harcèlement n’existe pas à proprement parler dans la constitution belge. Pourtant, il possède des conséquences non-négligeable. Une recherche effectuée en 2017 et relayée dans un article Medium s’est intéressée à 66 victimes de revenge porn. Sur le plan professionnel, 22% d’entre elles ont déclaré que leurs performances au travail ont été altérées, 12% ont changé d’emploi et 5% ont été licenciées ou rétrogradées. Sur le plan personnel, 65% d’entre elles ont expliqué désormais souffrir de nervosité et d’anxiété, tandis que 71% des personnes ont avoué présenter un état comme préoccupant au moment où elles étaient en plein dans le revenge porn. Et il faut avouer que le confinement n’a rien arrangé puisque le cyber-harcèlement a grimpé en flèche. En témoignent, par exemple, les comptes “Fichas”, dévoilant des photos de filles dénudées, souvent mineures, et sans leur consentement.
Les témoignages de cyber-harcèlement sont nombreux. Demandez autour de vous, et vous serez étonnés du nombre de personnes qui a pu en faire les frais. Du cliché explicite au chantage sexuel, le cyber-harcèlement a de quoi fortement inquiéter. L’exemple de cette proposition de loi en Finlande constitue un grand pas dans la reconnaissance de ce nouveau mal sociétal. De quoi, peut-être, inspirer notre plat pays?
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