““Gégé au bûcher””: les Colleuses ont placardé des messages anti-Depardieu à Tournai
Dans la nuit de mardi à mercredi, le collectif liégeois Les Colleuses a placardé plusieurs affiches aux messages anti-Depardieu, dans les rues de Tournai. Les militants·es anonymes dénoncent les agissements de l’acteur et souhaitent redonner la parole aux victimes présumées.
Depuis quelques années, l’acteur Gérard Depardieu, accusé par près d’une vingtaine de femmes de violences sexuelles, est vivement critiqué pour son comportement misogyne et ses plaisanteries déplacées, voire carrément de mauvais goût. Et c’est encore plus vrai depuis quelques semaines, suite à la diffusion, le 7 décembre dernier, du reportage “Complément d’enquête: la chute de l’ogre”, sur France 2.
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Les derniers événements, notamment la troisième plainte pour viol contre l’acteur déposée par la journaliste espagnole Ruth Baza, et plus encore la tribune parue lundi dans le Figaro, dans laquelle une cinquantaine d’artistes défendent Gérard Depardieu et dénoncent le “lynchage” du “dernier monstre sacré du cinéma”, continuent de cristalliser la colère. Surtout celles des militants·es féministes.
Le collectif liégeois Les Colleuses, par exemple, a placardé des affiches du côté de Tournai et de Mont-Saint-Hubert pour dénoncer l’acteur, mais aussi pour soutenir ses victimes présumées. “Gégé au bûcher”, “Monstre sacré du viol”, “Gérard, on te voit, victimes, on vous croit” ou encore “RIP Emmanuelle Debever”, peut-on lire sur ces affichages immortalisés et publiés sur la page Instagram du collectif.
“Ça avait du sens”
Mais pourquoi avoir choisi Tournai? Tout simplement parce que “Gérard Depardieu y réside en ce moment”, nous explique une militante du collectif. “Nous avons collé dans sa rue deux slogans.” Ce sont les derniers événements, et plus particulièrement la diffusion de “Complément d’enquête” qui ont motivé les Colleuses à agir.
“Nous trouvions que ça avait du sens de nous déplacer jusqu’à Tournai pour marquer le coup. C’est une action symbolique. Sur la Grand-Place, nous avons rendu hommage à Emmanuelle Debever, une actrice décédée le 6 décembre. Elle avait dénoncé Depardieu en 2019″, explique la militante, qui préfère rester anonyme. “C’était prévu qu’on se déplace cette nuit-là (entre le 26 et le 27 décembre, ndlr). La sortie de la tribune au même moment est un hasard, mais ça tombait bien. Notre réaction face à cette tribune nous a encore plus révoltées.” Et la militante féministe d’ajouter:
Cette tribune, c’est la tribune de la honte, tout simplement. Des boomers qui se rendent complices et qui amplifient le sentiment d’impunité de Gérard Depardieu!
Les Colleuses dénoncent les injustices
Le collectif Les Colleuses a été créé en 2023 et comprend, à ce jour, une trentaine de militants·es anonymes qui effectuent des “actions spontanées” pour dénoncer des injustices et réagir à l’actualité qui les choque, “car la parole est rarement donnée aux victimes et aux femmes”.
Les Colleuses ont déjà réalisé des actions sur le thème de l’IVG, de la guerre, des droits du travail, ou encore des violences faites aux femmes. Comme pour ses précédents collages, le collectif n’a pas reçu d’autorisation pour placarder des affiches anti-Gérard Depardieu. “C’est un acte de désobéissance citoyenne”, clame notre source. “Cependant, nous utilisons de la colle à l’eau par respect pour les bâtiments.”
Cette action remarquée n’en appellera pas d’autres, nous confie la militante. Du moins pas sur le sujet, et pas pour le moment.
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