Gérard Depardieu accusé de violences sexuelles par 13 femmes
Une enquête publiée dans « Médiapart » dévoile les témoignages de 13 femmes qui accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles commises sur plusieurs tournages de films entre 2004 et 2022. L’acteur a démenti par le biais de ses avocats tout comportement pénalement répréhensible.
Elles sont treize à avoir témoignées au sein de l’enquête publiée ce mardi 11 avril dans le journal « Médiapart », toutes racontent un « mode opératoire très reconnaissable », comme l’indique Alice Godart co-fondatrice de « Paye ton tournage », interrogée par le journal. Elles sont actrices, techniciennes, maquilleuses, assistantes et accusent Gérard Depardieu d’avoir eu des gestes et des propos déplacés envers elles, relevant de violences sexuelles. Des faits qui se seraient déroulés sur les tournages de onze films différents entre 2004 et 2022. Ces accusations surviennent alors que le comédien de 74 ans a déjà été mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles suite à la plainte de l’actrice Charlotte Arnould. Parmi les femmes ayant témoigné auprès de “Médiapart”, aucune n’a porté plainte pour le moment, mais trois d’entre elles ont apporté leur témoignage à la justice. L’enquête fait état de récits glaçants comme celui de l’actrice Sarah Brooks qui a joué dans la série « Marseille » de Netflix. Elle affirme que Gérard Depardieu aurait introduit sa main dans son short lors du tournage. Elle dit avoir « retiré sa main une première fois », mais il l’aurait remise « dans [sa] culotte », en essayant « de [lui] toucher les fesses ». Elle poursuit :
Je lui enlève une deuxième fois et je dis tout fort : “Il y a Gégé qui met sa main dans mon short.” Il a répondu : “Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma ?” Tout le monde a ri, du coup il a continué. J’étais super mal, c’était hyper humiliant.
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Une figurante du film « Big House » qui a souhaité rester anonyme, décrit une situation similaire. Lors d’une scène où il incarnait un patron de maison close, elle raconte : « Sans prévenir, Gérard Depardieu a mis sa main sous ma robe, j’ai senti ses doigts essayer de se faufiler pour atteindre ma culotte. Elle précise avoir « repoussé sa main ». « Mais il a continué, il est devenu agressif, il a essayé d’écarter ma culotte et de me doigter : j’ai compris qu’il ne jouait pas son personnage. Si je ne l’avais pas arrêté, il aurait réussi. » La comédienne et scénariste Alysse Hallali, avait quant à elle seulement 17 ans lorsqu’elle a joué la fille de l’acteur à l’écran dans « L’Autre Dumas » en 2009. Sur le plateau, l’acteur lui aurait lancé : « Alors c’est toi ma fille ? Bah, elle a bien poussé ma fille, regarde, elle a des petits bouts de seins ! » Gérard Depardieu l’aurait ensuite « attrapé fermement » et aurait « posé sa main sur son sein » en le « caressant ». Dans son témoignage, la comédienne dénonce l’inaction de l’équipe présente :
Des adultes ont laissé un acteur me tripoter les seins devant tout le monde.
Elle explique avoir tenté de se “dégager légèrement plusieurs fois », mais lui « résistait ». Paniquée, elle dit avoir “cherché du regard un soutien sur le plateau », mais n’en avoir reçu aucun. « Je pesais 45 kilos, autant dire un moustique incapable de résister à cette étreinte oppressante. Ça a duré pendant toute la scène, je n’arrivais pas à me concentrer », décrit-elle. De son côté, malgré les sollicitations de “Médiapart”, Gérard Depardieu n’aurait pas souhaité répondre à leurs questions ou s’exprimer auprès du média. À travers le biais de ses avocats, il a souhaité clamer son innocence. Ces derniers rapportent que l’acteur « dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale ».
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