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© Mark Avellino/Anadolu Agency via Getty Images

HOMOSEXUALITÉ: une question posée à la capitaine de l’équipe de football du Maroc fait polémique

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Lors d’une conférence de presse de la capitaine de l’équipe nationale féminine de football du Maroc, un journaliste de la BBC a demandé à cette dernière si des joueuses de l’équipe étaient lesbiennes. Une orientation sexuelle toujours interdite au Maroc, sous peine de prison.

“Au Maroc, c’est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Y a-t-il des joueuses homosexuelles dans votre équipe et à quoi ressemblent leurs vies au Maroc ?”, voici la question posée par un journaliste de la BBC à Ghizlane Chebbak, capitaine de l’équipe féminine marocaine lors d’une conférence de presse. Très vite, l’officielle de la FIFA chargée de la modération de la conférence intervient : « Ceci est une question politique, merci de poser des questions relatives au football. » Le journaliste insiste en arguant que sa question concerne l’humain et pas la politique. “Laissez au moins la possibilité à la joueuse de répondre », insiste-t-il. Malgré cela, la capitaine garde le silence, refusant de répondre.

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Une question dangereuse et lourde de conséquences

Si la question paraît pertinente de premier abord, elle est aussi extrêmement dangereuse puisqu’elle demande à la capitaine de révéler l’homosexualité potentielle de ses joueuses, orientation qui au Maroc, est punie par la loi et sanctionnée de peines de prison allant de trois mois à trois ans. Shireen Ahmed, journaliste canadienne de CBC a confié à CNN au sujet de cette conférence de presse :

Demander à une joueuse si ses coéquipières sont homosexuelles et comment cela les affecte, quand vous savez que ce n’est pas permis, est bizarre et hors de propos. La capitaine ne peut pas outer (dévoiler l’homosexualité d’une personne sans son consentement) ses joueuses, ni commenter la politique car cela pourrait être dangereux pour elles aussi.

Elle conclut : « Il faut mesurer les dégâts que peuvent causer certaines questions avant de les poser. » La BBC s’est depuis excusée auprès de la FIFA sur cette question, affirmant : « Cette question était inappropriée, nous n’avions aucune intension de causer du tort à qui que ce soit. »

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