Huit femmes témoignent des abus que leur aurait fait subir le youtubeur Norman
Le journal « Libération » vient de publier les témoignages de huit femmes qui affirment avoir été victimes du youtubeur français Norman Thavaud. Ce dernier avait été placé en garde à vue pour accusation de viol et corruption de mineurs le 5 décembre dernier.
Elles sont huit et témoignent de récits glaçants. Toutes auraient été victimes du Youtubeur Norman Thavaud connu sous le nom de « Norman fait des vidéos », qui a connu un grand succès grâce à ses vidéos d’humour publiées sur internet. En effet, le 5 décembre dernier, Norman Thavaud a été mis en garde à vue pour viol et corruption de mineurs. Une garde a vue levée mardi 6 décembre dans la soirée. Mais les témoignages à son sujet s’accumulent. Les femmes qui viennent de témoigner auprès du journal “Libération” avaient entre 15 et 18 ans au moment des faits qu’elles relatent. Elles font toutes état du même mode opératoire : des échanges virtuels dans un premier temps via les réseaux sociaux ou des SMS. La star du web se serait servi de sa popularité pour convaincre ces jeunes filles de lui envoyer des photos dénudées ou de le rencontrer afin d’avoir des relations sexuelles avec lui.
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J’ai dû lui envoyer un striptease sur Snapchat et il l’a sauvegardé dans la discussion. Ça me rendait mal à l’aise, car je voyais la vidéo à chaque fois qu’on se parlait. Je lui ai demandé plusieurs fois de la supprimer, il ne l’a jamais fait.
Déclare Maggie Desmarais auprès de « Libération » dans un article publié le 8 décembre. Cette ancienne fan québécoise avait déjà accusé publiquement le youtubeur en 2020. Si elle a d’abord cru vivre « une idylle » avec Norman Thavaud. Elle affirme que ce dernier l’aurait manipulé en utilisant le chantage affectif pour obtenir des photos et vidéos à caractère sexuel alors qu’elle n’avait que 16 ans. De son côté, Zoé avait elle aussi 16 ans lorsqu’elle a rejoint Norman dans un appartement à Paris. Elle explique que le Youtubeur l’aurait accablée de reproches parce qu’elle refusait de pratiquer une fellation.
Il m’a fait une minute de discussion à base de : ‘Tu ne m’aimes pas vraiment, je me demande pourquoi je t’ai fait venir sur Paris, tu m’as pris pour un con.’ J’étais tétanisée.
explique-t-elle à “Libération”. La jeune fille a finalement eu un rapport sexuel avec le youtubeur qui aurait retiré le préservatif pendant l’acte alors qu’elle lui avait dit qu’elle n’était sous aucune contraception : « Il m’a dit que la capote s’était percée, mais j’ai pourtant bien vu qu’elle ne l’était pas… Après, il m’a assuré avoir terminé dans les draps. Quand je me suis rendu compte que c’était faux, il m’a affirmé que c’était de la sécrétion vaginale. Il m’a dit d’aller prendre une pilule du lendemain à la pharmacie si ça pouvait me rassurer. » Elle poursuit : « Même si je ne suis pas tombée enceinte, je n’ai pas eu mes règles pendant les trois mois qui ont suivi à cause du stress. »
Quant à Louise, qui a elle aussi témoigné auprès du journal, c’est en 2015 lors de l’année de ses 17 ans qu’elle rencontre Norman à Nancy pendant une séance de dédicaces du youtubeur. Après cela, ils échangent sur Messenger. Le youtubeur lui aurait envoyé des messages comme :
Depuis qu’on se parle, t’es devenue pour moi une sorte de fantasme. Tu me plais vraiment, ton visage, tes formes… Le fait que tu sois plus jeune, j’aime bien aussi. Et en plus, tu me résistes…
ou encore « Je parais peut-être doux et fragile dans la vie, mais au lit j’aime être tout l’inverse, très dominant. J’aime que la fille n’ait pas le choix, qu’elle soit sous mes ordres...”. L’année suivante, elle accepte de le revoir à son domicile. Elle raconte s’être sentie prise au piège. Pour ne pas avoir de rapport sexuel avec lui, elle lui assure avoir ses règles, mais le youtubeur aurait insisté : « J’ai commencé à lui faire une fellation, sauf qu’il forçait parfois sur ma tête pour que je reste. Puis il a insisté pour éjaculer sur mes seins et ma bouche. J’estime aujourd’hui avoir été violée », déclare-t-elle. Six femmes ont pour le moment été entendues par le parquet de Paris dans cette affaire. Une enquête préliminaire menée par la Brigade de protection des familles de Paris est en cours.
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