Human Rights Watch dénonce la tutelle imposée aux femmes au Qatar
Le Qatar est dans le viseur de l’ONG Human Rights Watch (HRW), qui accuse le pays d’imposer aux femmes une “discrimination profonde dans presque tous les aspects de leur vie” et dénonce la tutelle à laquelle elles doivent se plier.
Une tutelle qui nécessite pour les femmes d’obtenir l’autorisation d’un homme, qu’il s’agisse de leur père, de leur frère ou de leur mari, pour exécuter la moindre tâche. Voyages, études, emploi, mariage mais aussi accès à la contraception: autant de décisions qui n’appartiennent pas aux Qataries mais bien à leurs tuteurs. Un système que dénonce Human Rights Watch, qui accuse le Qatar de limiter sévèrement les droits des femmes.
Le Qatar dans le viseur de HRW
Dans un rapport de 94 pages intitulé « ‘Tout ce que je fais nécessite l’accord d’un homme’ : Les femmes et les règles de la tutelle masculine au Qatar », l’organisation a passé à la loupe les règles de la tutelle masculine et constaté que dans le pays, les femmes doivent obtenir la permission d’un tuteur avant de prendre à peu près chaque décision.
Ce système discriminatoire empêche également les femmes d’être le principal titulaire de l’autorité parentale sur leurs enfants, même lorsqu’elles ont divorcé et qu’elles en ont la garde” HRW.
Des restrictions qui constituent “des violations de la constitution du Qatar et du droit international” dénonce encore Human Rights Watch, qui regrette que “le système de tutelle renforce le pouvoir de contrôle des hommes sur la vie et sur les décisions des femmes, et est susceptible d’encourager ou d’alimenter des violences, laissant aux femmes peu d’options réalistes pour échapper aux abus pouvant être commis par leurs familles et leurs maris”.
Dans une réponse adressée à l’ONG, le gouvernement du Qatar a affirmé que les femmes pouvaient exercer elles-mêmes le rôle de tutrices pour obtenir des papiers d’identité pour leurs enfants, et que l’approbation d’un tuteur n’était exigée ni pour travailler dans un établissement gouvernemental, ni pour participer aux excursions éducatives de l’Université du Qatar. Une réponse qui peine à convaincre, Human Rights Watch affirmant que ses recherches, “notamment les entretiens et l’examen de certains documents comme les demandes d’autorisation des tuteurs présentées par les écoles et les employeurs, permettent de contredire les affirmations du gouvernement”.
D’autant que ces mesures ne s’appliquent pas qu’aux Qataries: les femmes étrangères qui vivent dans le pays sont elles aussi soumises à des contrôles comparables à ceux de la tutelle masculine et ont besoin de l’autorisation de l’homme qui les a parrainées pour leur visa pour obtenir un permis de conduire, un emploi ou une bourse du gouvernement pour faire des études sur place.
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