Instagram se mobilise pour dénoncer le viol avec violence impuni d’une Française
Elle s’appelle Morgane, elle a 26 ans, elle habite Paris, et ce 11 janvier dernier, elle a vécu le cauchemar de toutes les Millenials: son date, rencontré sur les réseaux sociaux, l’a violentée et violée. Face à ce qu’elle perçoit comme l’inaction du système, elle dénonce son calvaire sur Instagram, et la toile se mobilise autour d’elle.
“Visiblement c’est ainsi qu’on se fait « entendre » en France donc je vais m’y mettre” commence Morgane dans un post Instagram, où elle diffuse des images de vidéo surveillance laissant deviner son calvaire, mais aussi des photos de son visage tuméfié.
Le samedi 11 janvier 2020, je suis partie dîner au restaurant avec un homme avec lequel j’échangeais depuis plus d’un mois tous les jours via Instagram. Jusqu’à là, tout va bien (...) Je me rends compte rapidement que de mon côté, je n’ai pas réellement de coup de cœur, mais je prends sur moi et je reste polie jusqu’à la fin du RDV”.
Et c’est là que l’horreur commence pour la jeune femme. Son date lui propose de la ramener en chemin, et en voiture, lui demande si elle pense qu’ils vont se revoir. Face à sa réponse évasive, il décide d’aller garer son véhicule sur une aire industrielle déserte “pour en parler”. Mal à l’aise, Morgane sort pour appeler un Uber, et c’est le drame.
Il m’a porté un coup à la tête et je suis tombée en avant, j’ai ensuite été rouée de coups au sol, plus fort les uns des autres. À ce moment là, j’ai vu ma vie défiler, je voyais tout blanc, je me suis fait pipi dessus, mais j’étais loin de m’imaginer que c’était que le début de ce cauchemar”.
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S’en suit “1h30 de calvaire”, que Morgane décrit avec courage et sans filtre, compilant les insultes lancées, les coups et l’agression sexuelle subie. Et puis la double peine: celle de ne pas voir sa plainte porter ses fruits, et de se sentir à nouveau agressée et salie par le manque de réaction à son calvaire.
Seul salut pour la jeune femme? En effet, en 2020, c’est malheureusement en faisant justice soi-même et en se servant du tribunal du web qu’on se fait entendre. Très vite, les messages de soutien se multiplient, en commentaire, en MP, on salue le courage de Morgane, on lui envoie des mots d’encouragement: elle n’est pas seule. Et elle n’est visiblement pas non plus la seule, diverses commentatrices affirmant avoir également eu affaire à l’agresseur présumé de Morgane, racontant des faits similaires, avec une issue moins tragique que celle de la jeune parisienne.
Une solidarité salvatrice
De captures d’écran de messages où l’agresseur présumé se défend des faits, affirme l’avoir frappée parce qu’elle voulait “lui voler sa carte bleue”, à la vidéo surveillance en passant par le visage du suspect ou encore des messages où il accuse Morgane de diffamation, elle diffuse toutes les pièces à conviction, comme elle aurait pu le faire au tribunal, si on ne lui avait pas assuré selon elle au poste qu’il “ne prendrait que du sursis, et encore, pas forcément”. Face à un système judiciaire lent et archaïque, que ce soit en France ou en Belgique, et une difficulté pour les victimes d’agressions sexuelles à se faire entendre, mais surtout à obtenir réparation au vu des peines ridiculement brèves prévues en cas de viol ou d’agression sexuelle, elles sont de plus en plus nombreuses à oser dénoncer publiquement les faits dont elles ont été victimes. Au mépris de la présomption d’innocence, dont ne s’embarrasse jamais vraiment l’Internet? L’histoire de Morgane est un rappel des dangers des loups qui y rôdent en se faisant passer pour des agneaux, de l’injustice inévitable quand la Justice abandonne les victimes, mais aussi de la vraie solidarité que l’on peut trouver sur les réseaux. Suffisante pour épauler des victimes qui se sentent lésées par le système?
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