Intelligence artificielle: un expert répond à toutes nos questions

Kenneth Dée, expert en technologie, nous explique les avantages et les inconvénients de cette ­technologie et ce à quoi nous pouvons nous attendre.

« Les premiers téléphones portables contenaient déjà des applications d’IA capables de prédire votre prochain mot, et elles sont désormais très performantes », explique Kenneth Dée, journaliste spécialisé dans les technologies. Comment se fait-il que nous n’assistions qu’aujourd’hui à une véritable avancée des applications d’IA? La réponse se trouve dans le mode de fonctionnement de l’intelligence artificielle. « Supposons que vous montriez à un ordinateur un millier de photos de chats et de chiens et que vous lui indiquiez clairement quel animal est quoi. À partir de ces informations, l’ordinateur peut calculer une formule ­mathématique qui permet de percevoir la différence entre les deux. Au bout d’un certain temps, vous pouvez inverser le jeu en présentant à votre IA une nouvelle image et en lui ­demandant s’il s’agit d’un chat ou d’un chien. Cette méthode nécessite beaucoup d’espace informatique. Espace dont nous disposons désormais. »

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Les plus pessimistes craignent que l’IA soit un jour plus intelligente que l’homme. Kenneth nous rassure en nous disant que ce ne sera pas de sitôt. Les applications d’IA que nous voyons sont très ­performantes, mais uniquement dans un domaine, ce qui signifie que vous ne pouvez pas leur demander de faire autre chose que ce pour quoi elles sont conditionnées. En tant qu’humain, vous pouvez commander un café dans un pays dont vous ne parlez pas la langue, mais DALL-E ne peut pas soudain vous offrir un cappuccino.

Infatigable et manipulable

Grâce à l’intelligence artificielle, votre ordinateur peut composer un poème pour votre bien-aimée à 3 h du ­matin, votre patron peut lui demander de rédiger un ­rapport à la même heure. Mais selon l’expert, ce n’est pas de ces compétences-là qu’il faut avoir peur. « Dans ­ChatGPT, la qualité des réponses est très crédible, mais elle n’est pas toujours correcte. Ce n’est pas un problème pour les questions triviales, mais on travaille aussi, par exemple, sur une IA capable de reconnaître les cellules cancéreuses ou les excroissances sur les scanners. ­

Un autre risque de croire en l’IA est que ces ­algorithmes sont faciles à manipuler par des personnes qui en savent beaucoup sur le sujet. C’est ainsi que la ­Russie a diffusé des fake news sur les vaccins contre la Covid-19, dans le but de créer des divisions. »

Sur les bancs de l’école

« Ce gadget technologique n’est pas sans risque, comme on a pu le constater au début de l’année lorsqu’un étudiant de l’université d’Anvers a été soupçonné d’avoir fait rédiger son mémoire par ChatGPT. Vous remarquez qu’en coulisses, il y a une grande ­panique parmi les universitaires. En effet, il existe des moyens de reconnaître le travail effectué par l’IA, mais cela nécessite un logiciel spécial et s’avère difficile. La question est de savoir si nous voulons mener cette bataille. Je compare cela au fait qu’il y a vingt ans, nous n’avions pas le droit d’utiliser Wikipédia pour une conférence et qu’aujourd’hui, nous devons parfois le faire, à condition que les sources soient vérifiées.

Magie ou luxe?

À l’avenir, la technologie sera de plus en plus présente pour nous faciliter le quotidien. « Les gens sont déjà ­impressionnés par ce que l’IA peut faire, mais il ne s’agit encore que de gadgets. Les véritables applications qui changeront nos vies sont encore à venir. »

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