Alors que les personnes LGBT+ sont déjà la cible de groupes armés et font face à des violences quotidiennes en Irak, le Parlement est sur le point d’adopter une loi condamnant les relations homosexuelles à la peine de mort.
Actuellement en Irak, il n’existe aucune loi concernant l’homosexualité. Pourtant, les personnes LGBT+ sont victimes de nombreuses humiliations et violences et peuvent même être emprisonnées en raison d’un article du code pénal datant de 1969 qui prévoit “la prison à perpétuité ou plusieurs années d’emprisonnement” pour les personnes s’adonnant à la sodomie.
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Mais la situation pourrait bien se dégrader en matière de droits des personnes LGBT+ puisque le Parlement irakien examine en ce moment même un projet de loi qui pourrait condamner les relations homosexuelles à « la peine de mort ou la réclusion à perpétuité ». Tandis que les personnes faisant la “promotion de l’homosexualité” seraient elles, punies d’«au moins sept ans de prison », selon le document consulté par l’AFP, ainsi que d’une amende de 15 millions de dinars, soit environ 10 550 euros.
Une loi contre l’homosexualité et « l’effémination »
Ce texte de trois pages déposé au parlement par le député indépendant Road Al-Maliki, prévoit aussi de sanctionner durement « l’effémination ». Un acte décrit comme « la pratique consistant à imiter les femmes par [le fait de] mettre des produits cosmétiques ou des vêtements féminins », ou prendre des « préparations médicales à base d’hormones pour montrer des signes de féminité chez l’homme ». Considérée comme un crime, « l’effémination » sera passible de trois ans d’emprisonnement et 10 millions de dinars d’amende, soit 7000 euros, si le texte est adopté.
L’indignation des ONG de défense des droits humains
Face à ces annonces qui planent sur le pays, les organisations défendant les droits humains dénoncent une loi discriminante et oppressive.
La directive de l’autorité de régulation des médias irakiens s’inscrit dans le cadre d’une offensive contre la liberté d’expression, sous couvert de respect des “bonnes mœurs”.
Affirme Aya Majzoub, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, sur le site de l’organisation. Une opinion partagée par Human Rights Watch qui a publié un communiqué appelant au retrait du projet de loi qui « menacerait la vie des Irakiens déjà confrontés à un environnement hostile pour les personnes de cette communauté », comme le décrit Rasha Younes chercheuse du programme Droits LGBT à Human Rights Watch. Elle ajoute : « Les législateurs irakiens adressent un message terrible aux personnes LGBT : leurs discours sont criminels et leurs vies sacrifiables.» De leur côté, les députés voient en ce texte une manière de « combler un vide juridique » comme l’a déclaré le député Saoud al-Saadi, du parti islamiste chiite Houqouq, à l’AFP.
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