IRAK: le parlement étudie un projet de loi pour abaisser l’âge du consentement des filles à 9 ans
En Irak, un projet de loi menace les droits des femmes et des filles. Ce dernier propose d’abaisser l’âge du consentement pour les filles à 9 ans au lieu de 18 ans. Un texte qui pourrait légaliser les mariages d’enfants.
D’abord étudié en première lecture en août dernier, ce projet de loi revient sur le devant de la scène en Irak et inquiète les militants pour les droits humains. Ce texte fait marche arrière sur une loi nommée loi 188, qui avait été annoncée lors de son introduction en 1959 comme l’une des plus progressistes du Moyen-Orient. Elle régit les affaires familiales irakiennes notamment l’âge légal du mariage à 18 ans, peu importe la confession religieuse comme le rappelle The Telegraph. Proposé par des partis chiites musulmans extrêmement conservateurs, le projet de loi envisage d’abaisser l’âge du consentement des filles à 9 ans s’il est voté par le Parlement. Or, la coalition de ces partis possède désormais la majorité parlementaire, ce qui pourrait faire approuver le texte. Lors de cette deuxième lecture, la coalition a affirmé que cette « mesure est conforme à une interprétation stricte de la loi islamique » et qu’elle vise à protéger les jeunes filles de « relations immorales ».
Un retour en arrière inquiétant pour les droits des femmes
Un projet de loi qui inquiète les militants des droits humains. En août dernier, lors de la première lecture du texte, la chercheuse Sarah Sanbar avait déclaré à Human Rights Watch: « L’adoption de ce projet de loi par le Parlement irakien constituerait un recul dévastateur pour les femmes et les filles irakiennes et pour les droits qu’elles ont ardemment défendus dans la loi. » Avant de poursuivre:
La légalisation officielle du mariage des enfants priverait d’innombrables filles de leur avenir et de leur bien-être. La place des filles est à l’école et dans la cour de récréation, pas en robe de mariée.
En effet, l’Irak est déjà en proie à de nombreux mariages d’enfants. Ces unions constituent environ 28% des mariages de femmes irakiennes, qui épousent leurs maris avant leurs 18 ans selon l’Unicef. Des mariages rendus possibles en raison d’une lacune dans la loi qui permet aux chefs religieux de marier des filles, dont certaines à 15 ans seulement, avec la permission de leurs pères. Ce projet de loi s’il est adopté, ne ferait qu’empirer cette situation et exposer les filles et les femmes à un risque accru « de violence sexuelle et physique » selon Human Rights Watch. En outre, ce projet de loi s’accompagne d’un autre bouleversement juridique pour les femmes, l’annulation du droit au divorce, à la garde des enfants et à l’héritage.
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