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© Catherine Marchal Instagram

““J’aurais fait comme elle””, le mouvement qui envahit les réseaux sociaux

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Sur Instagram, mais aussi Twitter et Facebook, vous avez peut-être vu passer des photos de personnalités célèbres, mais aussi de personnes anonymes poser avec le message « J’aurais fait comme elle » suivi du #PriscillaMajani. On vous explique !

« J’aurais fait comme elle », ce message est un geste de soutien en solidarité à Priscilla Majani, une mère de famille française qui est poursuivie pour « dénonciation mensongère et calomnieuse, soustraction et non-présentation d’enfant » et qui a été condamnée à cinq ans de prison en première instance. En effet, Priscilla a disparu avec sa fille de cinq ans après avoir accusé le père de sa fille, son ex-mari, de viol et agression sexuelle sur leur fille. Le 4 janvier prochain, elle connaîtra le verdict du tribunal d’Aix-en-Provence lors d’un procès en appel. Dans l’attente de la décision de justice, de nombreuses personnes se mobilisent, arguant que dans la situation de cette femme, elles auraient fait la même chose.

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Retour sur cette affaire qui fait réagir la Toile

Tout commence en 2001, lorsque Priscilla Magali épouse Alain Chauvet. Avec cet homme de 27 ans son aîné, déjà père de trois enfants, elle a une petite fille prénommée Camille. Mais trois ans après cet heureux événement, Priscilla Magali demande le divorce, elle aurait subi des violences psychologiques et conjugales. Camille est en garde partagée entre ses deux parents, quand à 5 ans elle explique à sa mère que son père lui a fait « très très mal en lui mettant son zizi dans les fesses ». La mère affolée décide immédiatement de porter plainte contre son ex-mari pour viol sur leur fille. Camille est auditionnée et répète les mêmes mots : « Papa m’a mis le zizi dans les fesses. Il était tout nu. Il m’a même enlevé la culotte », comme le rapporte « 20 minutes ». Mais une expertise considérera que le ton de la petite fille est « récitatif », la plainte sera classée sans suite après quelques jours d’enquête. De son côté, le père de Camille nie les faits devant la cour d’Aix-en-Provence, il déclare : « Je vous le reconfirme et je le dis à la Terre entière. Je n’ai jamais violé Camille. Je ne vais pas encore le répéter 100.000 fois. D’abord, en tant que père, ce n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai jamais violé une femme. Je n’ai jamais eu besoin de le faire et je n’ai pas envie de le faire. »

Une fuite pour « protéger sa fille »

Après cela, Priscilla Majani réclame la garde totale de sa fille, ce qui lui est refusé, elle tente de nouveau de lancer d’autres procédures judiciaires en vain. Un mois après le classement sans suite, en février 2011, elle décide de disparaître avec sa fille. « Elle est partie pour protéger sa fille », affirme Sophie Benayoun, son avocate à la barre, tandis que son autre avocate, Myriam Guedj-Chauvet, ajoute : « Pour moi, c’est un acte de courage ce qu’a fait Madame Majani, parce que son amour de mère est passé au-dessus de tout, au risque de sa vie. » Pendant onze ans, Priscilla Majani se cache loin de sa famille et de ses proches, en Suisse où elle devient femme de ménage. Elle change de nom et vit dans la « clandestinité » comme elle le déclare au tribunal. Mais début 2022, Priscilla Majani est arrêtée pour un simple contrôle routier, elle est finalement reconnue et extradée en France. Elle est désormais en prison et a été condamnée à cinq ans de détention en septembre dernier.

Une vague de soutien et une pétition lancée

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En attendant le verdict final, les internautes se mobilisent sur les réseaux sociaux face à son histoire. Des personnalités publiques comme l’humoriste Alex Lutz, l’actrice Catherine Marchal ou encore Enora Malagré. Tous arborent le message « J’aurais fait comme elle » et le hashtag #PriscillaMajani, ainsi que « On te croit ». Selon l’une des avocates de cette dernière qui s’est exprimée auprès de BFM Toulon Var, c’est la comédienne Eva Darlan qui aurait initié ce mouvement sur les réseaux sociaux :

Elle a été révoltée par cette histoire, par le fait que madame Majani soit condamnée à cinq ans (de prison) ferme en première instance et qu’on laisse des enfants sous l’autorité de parent hypothétiquement agresseur, selon la parole de l’enfant, au nom de la présomption d’innocence. Ce que veulent ces personnalités et ces anonymes, c’est qu’on entende la parole de l’enfant.

Une campagne de soutien qui s’accompagne d’une pétition qui a déjà recueilli près de 6000 signatures et qui demande la relâche de Priscilla Majani. On peut notamment y lire : « Malgré #MeTooInceste, il est plus facile de prouver (...) la fuite, la disparition, plutôt que l’inceste, les agressions sexuelles et les violences intrafamiliales. »

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