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Le défilé des Drag-Gilles annulé à La Louvière.
© Central/Laurent Poma

Le défilé queer des Drag-Gilles annulé à La Louvière à cause de la haine et des menaces

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Ce samedi, pour la deuxième année consécutive, les Drag-Gilles de l’atelier Charivari, devaient défiler à la Soumonce générale de La Louvière. Mais l’événement a été annulé pour garantir la sécurité des participant·e·s, qui font face, depuis plusieurs semaines, à des messages de haine et des menaces.

Ce samedi 24 février devait être un jour de fête à La Louvière. Sur le coup de 16h, la Soumonce générale aurait dû voir défiler, pour la deuxième année consécutive, la Consœurie des Connasses et ses Drag-Gilles, un groupe hétéroclite de personnes issues de toutes les identités de genre venu danser et s’amuser dans le respect de tous et dans une volonté de défendre et de promouvoir la diversité. Mais force est de constater que dans le monde du carnaval, tout le monde n’est pas encore prêt·e à accueillir la diversité comme il se doit. L’événement a, en effet, été annulé.

Annulé pour des raisons de sécurité

En 2023, leur présence à la répétition générale louviéroise avait fait couler beaucoup d’encre, certaines personnes estimant que ce groupe queer était une “atteinte au folklore et aux traditions carnavalesques”. En 2024, les mentalités semblent malheureusement ne pas avoir changé d’un iota.

Il y a quelques jours, la Consœurie des Connasses appelait au soutien de sa communauté, car depuis un mois, elle subit “des pressions inacceptables de la part des roitelets à cravates et de leurs sous-fifres en sabots”, et fait face à des messages haineux sur les réseaux sociaux. En vain. Central, le centre culturel de La Louvière, a annoncé que le défilé des Drag-Gilles, organisé cette année encore par l’atelier Charivari, était tout simplement annulé, pour des raisons de sécurité.

“Depuis plusieurs semaines, suite à la médiatisation de cette initiative artistique, Central, ainsi que plusieurs participantes à titre personnel, sont soumises à une lourde pression de la part de personnes en désaccord avec l’initiative de ce groupe: commentaires hostiles, insultes sur les réseaux sociaux, et, depuis quelques jours, menaces d’atteinte à l’intégrité physique”, dénonce le centre culturel louviérois.

Pour un carnaval plus inclusif

Suite à cette annonce, le bourgmestre de La Louvière, Jacques Gobert, a condamné “les nombreuses marques d’agressivité, de violence et les menaces” qui ont mené à l’annulation du défilé des Drag-Gilles. “Je souhaite rappeler que notre folklore est un marqueur identitaire auquel de nombreux·euses Louviérois·es se rattachent. Cela n’est toutefois pas incompatible avec certains messages ou volontés de rendre notre carnaval plus inclusif, tant que le respect des un·e·s et des autres est préservé”, a-t-il martelé sur Facebook.

Le bourgmestre ajoute qu’il organisera, à la fin des festivités, une rencontre entre les différentes parties afin “qu’un dialogue constructif et respectant les points de vue des un·e·s et des autres puisse se tenir” et qu’il espère que “ils et elles pourront trouver une solution afin que chacun·e puisse se sentir intégré·e à nos festivités folkloriques sans pour autant se sentir insulté·e par les actions des autres”.

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