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L’Espagne est le premier pays européen à instaurer un congé menstruel. Et en Belgique?

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

C’est une première en Europe! Les députés espagnols ont voté jeudi la mise en place d’un congé menstruel. En cas de règles trop douloureuses, une femme pourra désormais obtenir un arrêt maladie, qui sera remboursé dès le premier jour.

Après d’innombrables débats, ça y est: les menstruations sont enfin prises en compte par le gouvernement… espagnol! Un texte historique a été adopté la semaine dernière — avec 190 voix favorables, 154 contre et 5 abstentions —. Ce texte va désormais passé au Sénat et l’Espagne deviendra dès lors le premier pays en Europe à instaurer cette législation: il envisage donc le droit à un congé menstruel, remboursé dès le premier jour à la différence des autres arrêts maladie qui ne sont indemnisés qu’au bout du troisième jour. Ce congé devra être accordé par un médecin.

En finir avec la stigmatisation et le silence

« Cette législature est une législature de conquêtes féministes », s’est félicitée la ministre de l’Égalité, Irene Montero, du parti de gauche radicale Podemos. « Nous reconnaissons la santé menstruelle comme faisant partie du droit à la santé et nous combattons la stigmatisation et le silence », a-t-elle ajouté. Pour le moment, la durée possible d’un tel arrêt maladie n’a pas été précisée. Actuellement, un congé menstruel est possible dans certains rares pays du monde comme le Japon, l’Indonésie ou encore la Zambie.

Et en Belgique?

Cette avancée majeure à quelques pas de chez nous relance par conséquent le débat de l’instauration de cette nouvelle règle en Belgique aussi, qui n’est — il faut être transparent — pas tout à fait d’actualité.

L’adage “c’est normal d’avoir mal pendant ses règles” reste encore très répandu, alors que non, rappelons-le, les douleurs pendant les menstruations sont loin d’être une fatalité. De nombreuses femmes souffriraient en fait d’une maladie appelé l’endométriose, qui touche 1 femme sur 10 en Belgique, bien que le diagnostic soit souvent difficile.

Lire aussi: “Les lésions dangereuses”: la bande-dessinée pour mieux comprendre l’endométriose.

Pour le moment, Ecolo et PTB se disent plutôt en faveur d’une telle mesure, mais l’argument fort à son encontre, notamment avancé par le MR, serait que ce congé menstruel engendre des discriminations à l’emploi: imaginez, des employeurs inquiets d’engager des femmes dans leur boîte, par peur d’un absentéisme trop grand. Or, la discrimination à l’emploi ne devrait pas être un critère mais bien un fléau à continuer à défendre lui aussi.

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