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lettres d'amour
© Getty Images

Des lettres d’amour vieilles de 250 ans ont été retrouvées

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Bien qu’il soit de plus en plus difficile de l’imaginer désormais, il fut une époque où le seul moyen de communiquer ses sentiments à quelqu’un à distance était de lui écrire une lettre manuscrite. Ces courriers datant du XVIIIe siècle sont là pour nous le rappeler.

Elles sont les vestiges d’histoires d’amour vieilles de deux siècles et demi et elles n’avaient jamais été ouvertes. Ces lettres destinées à des marins français en 1758, ne sont jamais arrivées jusqu’à leurs destinataires. Elles ont été envoyées à l’équipage de la frégate française « La Galatée » pendant la guerre de Sept Ans contre les Anglais. On doit leur découverte à Renaud Morieux, professeur d’histoire européenne à l’université de Cambridge, qui a appris leur existence lors de recherches dans les archives nationales britanniques en 2007. Peu après en avoir fait la demande, il a reçu trois paquets de lettres attachées par un ruban blanc. 104 lettres de 250 ans chacune, jamais ouverte. Toutes étaient repliées en six fois sur elles-mêmes et cachetées, sans enveloppe. Comme le rapporte « France Info », l’historien a déclaré :

Quand j’ai ouvert ces lettres, mon rythme cardiaque s’est accéléré. Le fait d’être le premier lecteur d’un document, ça ne m’était jamais arrivé.

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Des missives intimes

Une de ces lettres est écrite par Marie Dubosc depuis le Havre à son mari Louis Chambrelan, premier lieutenant de La Galatée. Elle lui confie :

Je pourrais passer la nuit à t’écrire… Je suis ta femme, fidèle pour toujours. Bonne nuit, mon cher ami. Il est minuit. Je crois qu’il est temps pour moi de me reposer.

Ce que Marie ne sait pas, c’est que son époux ne recevra jamais sa lettre, il est emprisonné par les Anglais. L’année suivante, Marie Dubosc décède. Une autre lettre, signée par Marguerite Lemoyne, est destinée à son fils Nicolas Quesnel, matelot sur le navire. Sans nouvelle, elle lui avoue : « Je pense plus à toi, que toi à moi […] enfin, je te souhaite une heureuse année remplie des bénédictions du seigneur ».

Toutes ces lettres sont « écrites par des femmes à leurs époux, par des sœurs à leurs frères, des mères à leurs fils » et relatent « des expériences humaines universelles », décrit l’historien. Il poursuit : « Aujourd’hui, nous avons Zoom ou WhatsApp. Au 18e siècle, les gens n’avaient que les lettres, mais ce qu’ils écrivaient résonne aujourd’hui de manière très familière. »

Renaud Morieux affirme auprès de France Info qu’il aimerait pouvoir exposer ces courriers pour que le public puisse lui-même les contempler, mais c’est aux archives britanniques que revient cette décision. En attendant, ce dernier a annoncé qu’il prépare un livre sur cette découverte épistolaire.

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