Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
Liban
© RABIH DAHER/AFP via Getty Images

LIBAN: comment aider les victimes civiles ?

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Depuis ce lundi 23 septembre, le peuple libanais vit dans la peur et l’angoisse de perdre la vie ou des proches. Selon le ministre de la Santé, plus de 500 personnes sont mortes dans les bombardements israéliens et plus de 1800 blessés sont à déplorer. Voici comment venir en aide aux civils du Liban. 

Cela va bientôt faire un an que le conflit déchire le Moyen-Orient. Depuis le 7 octobre 2023, les forces israéliennes et le Hamas s’affrontent dans une guerre meurtrière qui a ravagé la bande de Gaza et fait des milliers de morts. Mais le conflit s’est également exporté à la frontière entre Israël et le Liban après que le groupe paramilitaire islamiste chiite Hezbollah ait manifesté son soutien au Hamas. Depuis, des frappes sont échangés entre l’armée israélienne et le Hezbollah faisant du sud du Liban et du nord de l’Israël, des zones à risque pour les populations.

Lire aussi: TÉMOIGNAGE: Shahed, 21 ans survit chaque jour à Gaza

Ce lundi 23 septembre, ce conflit a pris une autre tournure. Des attaques de grande ampleur ont été menées dans de nombreuses villes du Liban dans les régions du Liban-Sud et de la Bekaa. Israël assure viser les bastions du Hezbollah à travers ces bombardements massifs qui n’avaient pas été vus au Liban depuis 18 ans. Pourtant, les civils deviennent des victimes co-latérales du conflit. 

Abandonner sa maison pour survivre 

Face aux frappes incessantes et aux avertissements d’Israël, les civils du Sud-Liban sont contraints de fuir la zone. Ils laissent derrière eux leurs habitations, leurs souvenirs, une partie de leur vie dans l’espoir de survivre ailleurs. Depuis ce lundi, des embouteillages de plusieurs kilomètres sont recensés sur les routes du Liban. Le porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Matthew Saltmarsh a déclaré lors d’un point presse à Genève : 

Nous sommes gravement préoccupés par la grave escalade des attaques dont nous avons été témoins hier. Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons hier et cette nuit, et leur nombre ne cesse d’augmenter.

Il ajoute : « Il s’agit d’une région qui a déjà été dévastée par la guerre et d’un pays qui ne connaît que trop bien la souffrance. » La souffrance, les Libanais sont fatigués de la vivre et de la supporter. Auprès du correspondant de Libération à Beyrouth, un civil confie avec horreur : « Nos vies ne valent rien ! »  

Plus de 500 morts en quelques jours

Selon le ministre libanais de la Santé lors d’une déclaration mardi 24 septembre à la mi-journée, le bilan des frappes israéliennes s’élevait à 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes. Toujours selon les propos du ministre Firas Abiad rapporté par le journal local L’Orient-Le Jour, la majorité des victimes sont des « civils ». Il indique que 54 hôpitaux ont accueilli les personnes blessées, qui se comptaient au nombre de 1835 ce mardi 24 septembre.

Deux hôpitaux touchés par les bombardements

Dans le Sud, deux hôpitaux ont été frappés par les bombardements. Ce mercredi, dans une nouvelle prise de parole, le ministre de la Santé annonçait le décès de 15 nouvelles personnes lors de raids israéliens sur cinq villages, “dont deux situés dans des zones montagneuses hors des bastions du Hezbollah ». Il assure : « Les hôpitaux ne négligent pas les patients et répondent à tous leurs besoins”, avant d’affirmer que le personnel soignant « est resté pendant de longues heures dans les salles d’opérations », depuis lundi. 

La peur permanente de perdre la vie ou quelqu’un

Depuis trois jours, sur les réseaux sociaux, les témoignages de soutien aux civils libanais se multiplient, en particulier venant de la diaspora libanaise extrêmement importante en Europe. Elina fait partie des Libanais qui vivent loin de leur pays pour accéder à un avenir meilleur face à la crise économique et politique qui frappe le pays depuis plusieurs années. Auprès de Flair, elle confie son angoisse permanente d’apprendre le décès d’un proche, elle qui a presque toute sa famille sur place au Liban, ainsi que ses amis. « Dès que je n’ai pas de nouvelle par téléphone pendant un moment, j’ai peur. Je ne veux pas qu’ils cessent de m’envoyer des messages afin que je sois certaine qu’ils sont en vie », explique-t-elle. Elle poursuit : 

Je demande à mes proches d’envoyer des messages toutes les 30 minutes environ comme ça, je suis sûre qu’ils n’ont pas été bombardés.

Elle explique avoir « mal au cœur » quand elle pense à sa situation en sécurité ici en Europe, tandis qu’eux ne le sont pas. « Surtout quand mes amies me disent qu’elles n’osent pas prendre de douches au cas où leur quartier soit bombardé et qu’elles doivent fuir sans aucun vêtement sur elles. » Depuis trois jours, les nuits d’Elina, comme celles de beaucoup de Libanais, sont peuplées de cauchemars dans lesquels les images des bombardements repassent en boucle.

Comment venir en aide aux civils du Liban ?

Face à cette détresse et aux hôpitaux saturés, chacun·e peut agir à son échelle. Même à distance, il existe de nombreuses organisations fiables qui œuvrent sur le terrain actuellement et qui appellent aux dons face aux bombardements qui ravagent le pays. Les voici : 

L’UNHCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés encourage qui le peut, à faire un don pour soutenir les civils au Liban. L’organisme rappelle que les bombardements font des « victimes innocentes » et forcent des milliers de personnes à quitter leur foyer. « Le HCR est sur le terrain, fournissant une aide essentielle aux citoyens libanais et aux réfugiés, y compris des articles de première nécessité et des abris, ainsi qu’un soutien psychosocial. Nous intensifions rapidement nos efforts, mais les familles ont un besoin urgent d’abris, de couvertures, d’eau potable, d’aide financière et de soins médicaux », peut-on lire sur leur site. 

Vous pouvez faire un don juste ici.

La Croix-Rouge libanaise

En soutenant la Croix-Rouge libanaise, vous aidez directement à la prise en charge des blessés. Vos dons contribuent à financer le personnel ainsi que les équipements nécessaires pour les soins des personnes impactées par les bombardements. 

Vous pouvez donner juste ici.

Oxfam

L’organisation humanitaire Oxfam vient de lancer un appel urgent aux dons face à la situation libanaise. Dans leur communiqué, on peut lire que face à l’afflux migratoire des populations du Sud forcées de fuir, le système international humanitaire aura besoin de dons. « Oxfam et ses partenaires soutiennent les personnes déplacées ayant trouvé refuge dans des abris à Beyrouth, au Mont-Liban et au Nord-Liban en leur fournissant de l’eau potable et des installations sanitaires, de l’argent liquide, de la nourriture et des kits d’hygiène (menstruelle) », peut-on lire sur l’annonce.

Vous pouvez donner juste ici.

L’Unicef

L’Unicef qui apporte son aide à tous les enfants du monde dans le besoin, vient d’appeler à une désescalade immédiate du conflit, rappelant que ce dernier a déjà coûté la vie des dizaines d’enfants. Des milliers d’autres ont vu leur vie être impactée et nécessitent une aide humanitaire urgente.

Vous pouvez faire un don à Unicef ici.

Médecins sans frontières

L’organisation Médecins sans frontières est également sur place au Liban. Elle fournit des soins de santé et des articles de première nécessité aux personnes qui ont été « contraintes de fuir leur domicile ». 

Vous pouvez faire un don juste ici.

Le programme alimentaire mondial (WFP) géré par les Nations unies

Le programme alimentaire mondial est déjà présent au Liban, mais a plus que jamais besoin de dons face à la situation qui s’aggrave de jour en jour. Des stocks alimentaires ont été prépositionnés ces derniers mois, mais ils ne sont pas assez pour subvenir aux besoins actuels. « Nous sommes prêts à venir en aide à jusqu’à 1 million de personnes grâce à un mélange de liquidités, de nourriture, de rations prêtes à consommer et de repas chauds. Cependant, des ressources supplémentaires sont urgemment nécessaires pour maintenir cette aide vitale dans le sud et pour l’intensifier si besoin. La région est au bord de la rupture et ne peut pas supporter une autre guerre », alerte le programme.

Vous pouvez faire un don juste ici.

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires