L’université d’Harvard s’excuse après avoir exposé un livre relié en peau humaine
Cette histoire semble irréelle, mais elle est pourtant vraie. La bibliothèque de la célèbre université d’Harvard a annoncé il y a quelques jours, avoir enlevé la reliure en peau humaine qui recouvrait l’un des livres de sa collection.
Depuis 1934, la bibliothèque d’Harvard située à Houghton aux Etats-Unis, abrite en son sein un ouvrage pas comme les autres… Cet exemplaire de l’essai français « Les destinées de l’âme » d’Arsène Houssaye, écrit en 1880, possède une couverture fabriquée en peau humaine. Oui, vous avez bien lu. Des éléments indiquent que l’ancien propriétaire du livre aurait prélevé de la peau sur un cadavre de femme lorsqu’il était étudiant en médecine. En 2014, un test scientifique avait confirmé que la reliure de l’ouvrage était bien composée de peau humaine. Suite à cette macabre découverte, l’accès au livre avait été restreint dès 2015.
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Un livre sur l’âme humaine recouverte de peau humaine
Un comité dédié à l’analyse de cet ouvrage a conclu après ses recherches, que l’auteur avait donné cet exemplaire à son ami Ludovic Bouland exerçant comme médecin au début des années 1880. C’est ce dernier qui aurait recouvert le livre d’une couverture en peau humaine prélevée sur une femme morte, qu’il étudiait en cours de médecine. Il avait même glissé une note écrite à la main dans l’exemplaire précisant « qu’un livre sur l’âme humaine méritait d’être recouvert d’une couverture humaine ». Le communiqué de la bibliothèque ajoute que “la note décrit également le processus utilisé pour traiter la peau afin qu’elle puisse être utilisée pour relier le texte ». Toujours selon le comité de l’université, la peau aurait été « prélevée et utilisée sans le consentement » de la femme concernée. L’ouvrage a ensuite atterri dans les étagères d’Harvard après y avoir été envoyé par un diplomate américain, John B. Stetson.
Des excuses et la reliure retirée
Au vu de ces découvertes, la bibliothèque d’Harvard et le comité de restitution des collections du musée ont conclu « qu’en raison de la nature éthiquement délicate des origines et de l’histoire du livre, les restes humains utilisés dans la reliure du livre de Houssaye n’ont plus leur place dans les collections de la bibliothèque de Harvard ». La reliure a été retirée de l’ouvrage et va rester à l’université le temps que sa provenance soit identifiée. Le livre pourra de nouveau être consulté dans la bibliothèque d’Harvard sans sa couverture humaine. Suite à cette décision, l’université américaine a tenu à reconnaître publiquement « des manquements passés dans sa gestion du livre, qui ont davantage objectivé et compromis la dignité de l’être humain dont les restes ont été utilisés pour sa reliure » et à présenter ses excuses « aux personnes lésées par ces actions ».
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