Masih Alinejad, visage de l’émancipation des Iraniennes, récompensée pour son combat

Afin de lutter contre la loi islamique qui interdit à toute femme d’apparaître sans voile dans le pays, un groupe d’Iraniennes résiste en publiant des photos d’elles sans voile dans l’espace public.

Le code vestimentaire islamique est très strict en Iran et doit être appliqué à toutes les femmes présentes dans le pays, quel que soit leur choix à ce sujet ou leurs convictions religieuses. Cette loi constitue une forme d’oppression qui pèse sur la moitié du peuple. Et malgré la peine de prison encourue, qui s’élève à 10 ans pour non-respect du port du voile, certaines Iraniennes bravent l’interdiction en signe de résistance. 

Retirer son voile le temps d’une photo en signe de protestation

En effet, plusieurs femmes, dont la plupart ont ensuite quitté le pays pour fuir les sanctions, ont eu le courage de poser quelques secondes sans voile, le temps d’une photo ou d’une vidéo qu’elles ont ensuite envoyé à la journaliste Masih Alinejad. Cette dernière, a quitté l’Iran en 2009 et exerce désormais à New York. Elle est la fondatrice de « My Stealthy Freedom », une page Facebook créée en 2014, sur laquelle elle poste les clichés de femmes iraniennes sans voile qu’elle reçoit. À travers cette démarche, elle souhaite protester contre cette loi liberticide.

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En 2016, Masih Alinejad avait même appelé les touristes femmes à enfreindre la loi islamique elles aussi lorsqu’elles étaient en voyage en Iran et à lui envoyer une photo à leur tour. Un appel auquel avaient répondu de nombreuses touristes de tous horizons lors de leur séjour sur place. Depuis, les années ont passé mais le combat continue pour la journaliste. Une lutte acharnée contre le régime islamique de Téhéran, qui lui a valu en juin dernier d’être décorée du prix du courage moral de l’organisation mondiale de défense des droits, décerné par l’American Jewish Commitee (AJC). 

Se battre pour un avenir meilleur

« Masih Alinejad a consacré sa vie à dénoncer les abus du régime iranien, risquant sa vie pour faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme par l’Iran et pour défendre d’autres femmes iraniennes qui se battent pour un avenir meilleur », a déclaré Lisa Pruzan, membre de l’AJC lors de la remise du prix. De son côté, Massif Alinejad qui avait rappelé lors du forum mondial de l’ AJC : « Si vous ne pouvez pas choisir quoi mettre sur votre tête, comment pouvez-vous être responsable de ce qui est dans votre tête », n’a pas manqué de remercier toutes les femmes iraniennes qui osent résister en lui envoyant ces clichés : « Je souhaite partager ce prix du courage moral avec les femmes iraniennes courageuses qui ont été traitées comme des citoyennes de seconde zone depuis la révolution islamique de 1979. »

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