Merry veut briser le tabou entourant la reprise du travail des jeunes mamans
Après son congé maternité, et après six ans en tant que RH, Merry Lecocq a tout quitté pour devenir doula. Aujourd’hui, elle accompagne les jeunes mères après leur accouchement, jusqu’à la reprise du travail. Forte de son expérience personnelle et professionnelle, elle veut briser le tabou entourant les difficultés liées au retour au bureau après une grossesse.
En avril 2020, Merry Lecocq a accouché, et en octobre de la même année, elle a repris le travail après un congé maternité bien mérité. Mais les choses ne se sont pas passées comme elle l’espérait. “Je travaillais au service RH d’un hôpital. Nous étions alors en pleine pandémie, et j’ai pu constater que tout le personnel, médecins comme employés, était sur les genoux”, nous confie-t-elle.
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D’après Merry, rien n’avait été mis en place pour soutenir le personnel hospitalier. Elle sentait ses collègues dépassés par les événements. “Ma responsable était d’ailleurs absente pour cause de burn-out”, commente la jeune femme.
Chamboulements et changements
De son côté, la responsable des ressources humaines ne se retrouvait plus dans son travail. Au bout de deux mois, elle a décidé de démissionner. “Je devais reprendre ma fonction comme avant, comme si de rien n’était, mais je n’étais pas prête, et surtout, je n’étais pas accompagnée”, regrette Merry.
Le fait d’être maman a apporté plein de chamboulements dans ma vie. Il était pour moi impossible de reprendre ma vie normalement après mon accouchement.
Au début, la jeune mère de famille a mis ça sur le dos du Covid, mais après en avoir parlé autour d’elle, elle a compris que le nœud du problème et de son mal-être professionnel était tout autre. “Je me suis rendu compte que rien n’était fait pour les mamans qui retournent travailler après leur congé maternité”, explique-t-elle. “Elles sont assignées chez elle quand elles sont enceintes, mais on attend d’elles qu’elles reviennent au bureau comme si rien ne s’était passé. Sans compter qu’à côté de leur travail, leur rôle à la maison est très prenant, et malheureusement encore trop souvent partagé de manière inégale.”
Accompagner les mamans
C’est à partir de ce moment-là que Merry a décidé d’entreprendre une formation de doula auprès de l’École internationale d’accompagnement Cybèle. Une formation qui, si elle n’est pas reconnue par l’État belge, l’est par l’Association francophone des doulas de Belgique et par les Mutualités libres, qui remboursent les familles qui y ont recours jusqu’à 150 euros.
En tant que doula, Merry apporte un soutien et un accompagnement moral et pratique aux femmes enceintes et aux couples durant la grossesse, mais elle est surtout là pour accompagner ces mères de famille durant le post-partum. En plus, la jeune femme met son expérience de RH et son expérience personnelle à profit, en les préparant au mieux à la reprise du travail.
Un sujet encore tabou
“Il y a des mamans qui ont besoin de reprendre le travail pour sortir des trois mois de congé maternité, mais il y en a d’autres qui ont peur de reprendre. Souvent, c’est un mélange des deux. Je suis là pour les accompagner”, explique Merry.
Malheureusement, les difficultés liées à la reprise du travail après une grossesse sont encore trop souvent taboues, même entre mamans. Personne n’en parle, donc personne n’ose aborder le sujet, mais j’aimerais changer les choses.
La doula et consultante RH insiste bien sur le fait que la reprise du travail dure plus d’une journée. “Même si c’est ce qu’on leur demande, il est difficile pour une maman d’être hyper productive dès la reprise, tout en étant sur tous les fronts à la maison”, ajoute Merry. “Mon rôle est de les préparer en les déculpabilisant, en leur expliquant que les choses vont rentrer dans l’ordre avec le temps. Je les écoute et je les aide à trouver des pistes pour s’organiser.”
Pour le moment, Merry accompagne essentiellement des mamans, mais voudrait, à terme, accompagner des entreprises et des managers afin de mettre en place des systèmes de reprise du travail pour ces jeunes mères, afin de rendre cette période plus fluide et moins contraignante.
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