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Mosquée LGBTQIA+
©  ADAM BERRY/AFP via Getty Images

Cette mosquée de Berlin est la 1e d’Allemagne à brandir le drapeau LGBTQIA+

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

À l’occasion du mois des fiertés en Allemagne, une mosquée berlinoise a décidé d’arborer le drapeau LGBTQIA+ en signe de soutien. Un geste qui fait office de grande première dans le pays, selon les organisateur·rice·s de l’initiative.

La mosquée Ibn Rushd-Goethe se définit comme un lieu de culte ouvert et libéral. Situé dans le quartier berlinois de Moabit, l’établissement a été fondé en 2017 par Seyran Ates, avocate, écrivaine et militante turco-allemande. Bien qu’autoproclamée, cette mosquée gérée par une femme fait figure d’ovni dans le pays. En effet, Seyran Ates tient également le rôle d’Imam et dirige donc les prières, une place habituellement réservée aux hommes. Autre particularité: les hommes et les femmes peuvent prier ensemble au sein de la mosquée. Si son fonctionnement est au cœur des débats dans la communauté musulmane allemande, une action très spéciale menée par l’équipe de l’établissement a lancé une véritable polémique.

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« L’amour est halal »

Le 1er juillet dernier à l’occasion de la Gay Pride à Berlin, plusieurs dirigeant·e·s de la mosquée ont hissé un drapeau LGBTQIA+ devant la mosquée avant la prière du vendredi afin de revendiquer son soutien à toutes les personnes queer. Un acte qui ne s’était encore jamais produit dans le pays, selon les organisateur·rice·s de l’événement. Chacun·e des participant·e·s au lever de drapeau, dont faisait partie le sénateur de la culture Klaus Lederer, arborait des autocollants sur lesquels étaient apposés le slogan: « L’amour est halal » en allemand et en arabe. Une action vivement critiquée par la communauté musulmane dans le monde, qui a été décrite comme scandaleuse et inacceptable. De son côté, la fondatrice Seyran Ates a tenu à exprimer l’objectif de cette initiative auprès de Queer.de: « Le drapeau est extrêmement important pour les personnes LGBTQIA+ de confession musulmane.»

« Cela montre qu’ils n’ont pas à choisir entre leur foi et leur identité sexuelle, mais qu’ils sont acceptés comme tels, tels qu’ils sont. »

Seyran Ates

Fondatrice de la mosquée

Un autre imam de la mosquée, Mo El-Ketab a déclaré au journal « Deutsche Welle » que la mosquée est un «lieu sûr pour les personnes différentes, afin qu’elles puissent elles aussi découvrir le côté spirituel de leur vie. » Il a poursuivi: « J’espère que de nombreuses autres mosquées montreront également le drapeau de cette manière ou établiront d’autres signes positifs pour la communauté LGBTQIA+. » Un geste salué par un des membres du conseil d’administration de la Pride berlinoise, Marc Eric-Lehmann, qui a qualifié ce drapeau de « signe incroyablement fort pour la progression des droits LGBTQIA+, avant d’affirmer: « Les personnes queer peuvent aussi être religieuses et croire en Dieu. Nous ne devrions pas seulement parler d’espaces sûrs dans les bars et les clubs de Berlin, nous devons également parler d’espaces sûrs dans les lieux de culte. »

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