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femmes incarcérées
© Getty Images

Le nombre de femmes incarcérées a augmenté de 60 % depuis 2000

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Lors d’un récent sommet sur les droits des femmes, qui a pris place au Rwanda, un constat alarmant a été fait : le nombre de femmes et filles en prison a augmenté de près de 60 % dans le monde depuis l’an 2000. Un chiffre trois plus élevé que les statistiques masculines.

Le chiffre est inquiétant et pose question, au cours de la décennie de 2010, la population carcérale féminine a augmenté de plus de 100 000. Au total depuis l’an 2000, le nombre de femmes et de filles en prison a augmenté de 60 %, contre seulement 22 % pour la population carcérale masculine. Or, ces chiffres ont une explication qui a été donnée lors du forum Génération Equality, un sommet sur les droits des femmes qui s’est tenu au Rwanda la semaine du 10 juillet.

Après avoir étudié le sujet, il a été révélé que l’incarcération des femmes serait très souvent liée à la pauvreté, aux lois discriminatoires envers les femmes qui lorsqu’elles sont enfreintes amènent ces dernières en prison et enfin les violences domestiques (des femmes victimes de violence qui finiraient par s’en prendre à leur agresseur par exemple).

Lire aussi : Mieux connaître les femmes incarcérées pour mieux répondre à leurs besoins

Une lettre ouverte pour intégrer les femmes incarcérées aux luttes féministes

Pour toutes ces raisons, une lettre ouverte menée par l’association Women Beyond Walls qui œuvre pour une meilleure prise en charge des femmes en prison, a été publiée ce lundi 17 juillet afin de dénoncer l’invisibilisation de ces femmes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et en faveur des droits des femmes. Une lettre signée par 250 personnes et organisations, dont Human Rights Watch ou encore Amnesty International. Le but ? Faire en sorte que les sommets sur les droits des femmes incluent toutes les femmes ». La lettre appelle les organisations internationales et les Etats membres de l’ONU à faire de l’incarcération féminine un « sujet prioritaire ».

Pour le moment, les associations qui accompagnent les femmes incarcérées ne possèdent pas les fonds nécessaires pour leur venir en aide comme il le faudrait. Selon une étude menée par Women Beyond Walls, plus de 60 % de ces organisations sont en difficulté financière et 70% ne reçoivent aucun financement des associations féministes ou des initiatives au profit des droits des femmes. En remettant le sujet au cœur du débat, l’association espère attirer l’attention de la communauté internationale sur un problème d’envergure.

Les femmes ayant une expérience vécue du système de justice pénale étaient invisibles tout au long du forum (…) Les gens doivent comprendre que les femmes anciennement incarcérées doivent être incluses. Ces personnes ne doivent pas être jugées sur leur passé.

A déclaré Susan Kigula, signataire de la pétition, ayant elle-même passé 16 ans en prison après avoir été condamnée à tort pour le meurtre de son mari. La directrice de Corporación Mujeres Libres, une organisation qui défend les droits des femmes affectées par le système carcéral, Claudia Cardona, affirme de son côté que la société considère les femmes détenues ou ex-détenues comme des personnes qui ne méritent pas la parole. À ce préconçu, elle répond :

Cependant, nous avons l’expérience vécue qui nous permet de construire un monde où toutes les femmes ont des opportunités et voient leurs droits protégés.

L’idée est simple, le combat pour les droits des femmes doit se faire avec et pour toutes les femmes. 

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