Omegle, le site international de tchats en ligne ferme ses portes
Après 14 ans d’existence, le site de tchats en ligne Omegle vient de fermer définitivement ses portes suite à de nombreuses affaires de pédopornographie.
Connu des adolescents des années 2000, Omegle permettait de parler en vidéo ou en tchats avec des inconnus venant du monde entier en quelques clics seulement et sans inscription. Il était également possible d’entrer un centre d’intérêt dans le site afin d’être mis en relation avec des personnes ayant tapé le même mot clé que vous. Mais au-delà d’être un moyen simple et spontané de faire des rencontres, le site était également une plateforme pouvant exposer les mineurs à de nombreux contenus pornographiques et prédateurs sexuels. Suite à ces polémiques et plusieurs plaintes, Omegle, créé en 2009, vient de mourir comme l’a annoncé son créateur Leif K-Brooks. Ce dernier a remplacé la page d’accueil du site par une photo de tombe à l’effigie du site, accompagné d’un texte sur l’origine de ce concept. Il explique l’avoir fondé à 18 ans, alors qu’il était un adolescent vivant dans un village isolé et souhaitant échanger avec des personnes de son âge sur différents sujets. Mais il admet également que ce dernier a eu des dérives :
Il ne peut y avoir de compte rendu honnête d’Omegle sans reconnaître que certaines personnes l’ont utilisé à mauvais escient, notamment pour commettre des crimes indescriptibles et odieux.
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Des affaires graves
En effet, les utilisateurs et utilisatrices du site n’étaient soumis à aucun contrôle, si ce n’est une case à cocher prouvant que l’on avait plus de 13 ans. Le site n’était donc pas interdit aux mineurs. Très vite, des abus ont été recensés, des contenus exhibitionnistes, de la pédopornographie, des appels à la violence, au suicide, des insultes… Des problématiques difficiles à gérer lorsque l’on sait que le site comptait plus de 50 millions de visiteurs par mois dans le monde selon Le Figaro. Le fondateur explique pourtant avoir mis un système de modération en place pour lutter contre ces contenus : « Il y avait un grand enjeu de modération en coulisse, avec de l’intelligence artificielle et une formidable équipe de modérateurs humains. Omegle jouait dans la cour des grands pour la modération, et je suis fier de ce que nous avons accompli. »
Mais cela n’aura visiblement pas suffi. En 2021, une femme avait attaqué Omegle en justice pour 22 millions de dollars. À 11 ans, elle affirmait avoir été mise en relation avec un homme adulte qui l’avait manipulé et forcé à se livrer à des actes sexuels en webcam pendant trois ans. Ce dernier a été arrêté et possédait à son domicile de nombreux contenus pédopornographies, dont des images de la plaignante.
La fin d’une ère
Après un regain de popularité pendant la pandémie en raison des confinements, Omegle avait vu ses statistiques chuter ces dernières années. Le fondateur qui a fermé le site ce jeudi 9 novembre 2023 affirme : « Maintenir en fonction Omegle n’est plus viable, ni financièrement ni psychologiquement. » Après Skyblog, c’est au tour d’Omegle de rejoindre le cimetière des sites phares des années 2000.
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